29.07.2018 : Brüggler, Highway.

Avec Pierrick, on a en commun d'avoir chacun 4 enfants, une femme allemande, et de faire trois fois par an de l'escalade. Les deux premières fois de l'escalade cette année c'était en salle à Freiburg et à Colmar, donc maintenant pour la troisième fois on va aller faire un tour en montagne. Pour Pierrick ça sera la première fois qu'il grimpe en grande voie, et pour moi sans mes acolytes Alain et Luc qui d'habitude s'occupent de passer toutes les difficultés ça promet d'être sportif !

Dimanche 29 juillet, 05h30 départ de la maison. Bâle, Zürich, et avant Glarus on sort à Näfels pour monter dans la forêt. La route est toute étroite, c'est déjà l'aventure de conduire la voiture là dedans ! On arrive au parking, il y a quelques autres grimpeurs et campeurs.

C'est bon d'être en montagne !

Brüggler le matin.

La petite marche d'approche est vite avalée et nous arrivons au pied de la montagne Brüggler, une grande face calcaire de 200 mètres. Nous venons pour grimper Highway, ça fait 7 longueurs au programme. On trouve le départ et on s'équipe, Pierrick révise la phraséologie de la cordée : "Relais, avale, bout de corde, quand tu veux, c'est parti..." 10h00 okay on est au point !

Le départ de Highway

L1 4c, L2 5a, c'est bon ça va mais il faut grimper quand même. Le calcaire c'est fantastique : de grandes dalles toutes lisses, striées de fissures ou canelures, et même s'il faut s'étirer dans les mouvements on sait que ce sont de super prises au bout.

L3 5b, ouhlaaa pour aller d'un point à une autre ce n'est plus la même histoire : les grandes belles dalles toutes lisses sont toujours là, mais d'une bonne prise à l'autre ça ne passe plus directement il faut tenir en adhérence. C'est trop difficile, tant pis piteusement je mets une fois la main sur la dégaine et une autre fois je mets un anneau de corde pour passer le pied dedans. Cette longueur nous prend du temps alors il y a une cordée de sympathiques autrichiens qui nous double.

Pierrick qui en finit avec L3

L4 4c on passe en réversible et Pierrick poursuit donc l'escalade en tête. Il grimpe bien, à un moment il tient tellement bien en adhérence que je vois ses deux jambes dépasser sans appui dans le vide !

L5 5a encore de superbes dalles et de superbes fissures et canelures, je m'arrache les pieds dans les coincements et je sors (à mon niveau) quelques beaux mouvements pour progresser sur la paroi. Mais en fait encore une fois il y a un moment où je m'aide. Il souffle un petit vent qui fait beaucoup de bien pour rafraichir la face exposée plein Sud.

L6 5a je garde la tête, ça commence par un super petit mur pas trop dur mais bien raide et surplombé par un pin, en dessous le relais est bien large, quel plaisir de grimper en confiance et aérien sous l'ombre agréable du pin. Mais après waouh je retrouve les dalles toutes lisses et les points trop loin, de nouveau je me tiens pour franchir un pas.

L7 dernière longueur 5a, pfff les cotations ne sont pas faciles quand même. Le 5 en salle c'est tranquille, mais là c'est autre chose ! Dans la dernière dalle plutôt que d'escalader le rocher j'escalade le pin qui dépasse de la paroi, ça fera ainsi une surprise pour Pierrick de voir la corde passer dedans !

15h00 on arrive au sommet altitude 1777 mètres, nous sommes un peu fatigués mais nous sommes contents d'avoir sorti cette voie dans ce joli cadre de montagne. Tout le temps nous aurons été accompagnés par les cloches des vaches dans les prés en contrebas. Pas loin dans les sommets qui nous entourent il y a le Clariden et le Forstberg où je suis déjà allé. On a emporté suffisamment d'eau avec nous et vraiment, de toutes les boissons du monde, rien n'est aussi bon que les grandes gorgées d'eau bues après un effort en montagne.

Au sommet.

Pendant la descente, vue sur les dalles de montée.

Brüggler l'après-midi.

À la descente on perd la trace et on s'embête dans des grandes pentes d'herbes mais on s'en sort et on rejoint le chemin. On retrouve les autrichiens au parking, avec qui on avait permuté du matos pendant l'ascension. Encore quelques heures de route et nous revoici à la maison. Chez moi c'est cool Sabina a réussi à bien occuper les enfants en allant à la Montagne des singes.

EMMANUEL

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