Après les autolargages déjà réussis en 2013,
2014 et 2015,
je poursuis l'aventure au cours des vacances d'été 2016. Cela
se passe toujours aux Lanches dans la vallée de Peisey-Nancroix, et cette
année j'améliore la manip avec quelques nouveautés techniques
!
D'abord j'utilise une nouvelle sellette : une vieille sellette Sup'Air violette
"de l'époque d'avant" trouvée d'occasion sur
Internet, un peu plus grande que ma Randonneuse pour mieux tenir assis dedans
avec la place que prend le parachute dans le dos, et sans mousse de protection,
je peux la plier facilement dans la voile comme ma Radicale. J'arrive de la
sorte à compacter ensemble ma LOL avec la sellette + le Vertex Fox 265
dans le sac de portage Nervures.
Ainsi bien chargé je compte toujours 1h45 pour monter les 1000 mètres
de dénivelée jusqu'au sommet de l'Aiguille Rousse, sans trainer
ni forcer tandis que le jour se lève, c'est très bon comme randonnée.
Je m'installe toujours juste en dessous du sommet, procédure d'équipement
idem pareille : installer le parapente, plier l'extracteur, enfiler le parachute...
mais nouveauté en plus, installer au milieu des suspentes la petite caméra
qui va me servir à ramener des images du vol et du saut. J'avais déjà
fait ça en vol avec
mon appareil photo, mais ça fait un matériel trop précieux
et trop fragile pour l'abandonner aux hasards et aux risques de la chute du
parapente, j'ai donc maintenant une petite GoPro que j'utilise en mode rafale
photo. Mais comme c'est un très grand angle si je la mets juste sous
l'intrados ça fait loin, je bricole donc une planche en carton comme
support que j'attache à mi-suspentes pour rapprocher le bidule de moi.
Mine de rien ça m'a demandé pas mal de vols d'essais au cours
du printemps et de l'été pour arriver à ce que ça
tienne comme il faut en place mais ça y est je suis enfin ok. Regardez,
regardez la beauté du déco !
Dès le début du vol première opération se débarrasser
du sac de portage que j'attache à la ventrale pour décoller. Le
sac contient les bâtons de marche télescopiques et un caillou de
lest en plus, je l'attache à la poignée de frein droite, c'est
ce qui fait tomber le parapente bien droit après que j'ai sauté.
Ensuite se détacher. Outre l'avantage d'être un peu plus grande
et plus facilement repliable, la nouvelle sellette a aussi des boucles automatiques,
ça va ainsi plus vite pour se détacher, dans le passé j'avais
perdu du temps avec cette opération simple au sol mais plus compliquée
en vol quand en plus on est mal installé dans la sellette. Ok détachage
aisé donc, et quand je passe vertical les Lanches et que je m'engage
au-dessus des grands champs du Trieux qui constituent ma zone de saut intervient
la plus grande nouveauté que j'ai mise au point : le départ position
debout dans la sellette ! Parce que les première fois en partant assis
de la sellette et en basculant en avant je partais complètement piqueur,
glisseur haut c'est pas grave mais glisseur bas ça va pas. Sinon ensuite
je m'étais laissé glisser au bout de bras aux élévateurs,
pendu sous la sellette c'est original mais je veux faire mieux : partir debout
dans la sellette ça a quand même plus d'allure. Pour y parvenir
j'ai attaché une petite cordelette qui pend sous la sellette pour me
servir de marchepied, parce que sinon essayez donc de vous extraire de ça
en vol, vous verrez c'est pas commode. Là encore plusieurs vols de répétition
au cours du printemps et de l'été pour bien m'entrainer au mouvement
(sur les petits sites à côté de chez moi dans les Vosges
et la Forêt-Noire, donc avec baudard + vache à chaque élévateur
vu que pas pour sauter vu que pas de hauteur).
Ca y est je me retrouve donc debout dans ma sellette avec 450 mètres
de hauteur, plié glisseur haut et en principe j'ai l'expérience
de comment le parapente va tomber. Là raconté comme ça
tout semble bien s'enchainer comme si c'était la routine, mais non ça
reste un grand moment pour moi, il faut que je sois archi concentré à
tout pour bien sauter. Oui c'est bon je suis à fond dans mon saut, hop
en avant je saute avec une bonne position.
J'ai fait deux fois l'autolargage au cours des deux semaines de vacances et
lors de la première fois mon copain Damien était en bas pour photographier.
Donc voici le parapente en vol au-dessus des Rossets après le déco
de l'Aiguille Rousse, notez la planche cartonnée en X de la GoPro. Et
puis ça saute !
J'ai sauté face Friolin, dès que les appuis viennent je tourne
et je pars en dérive direction le milieu de vallée, c'est grandiose
!
Et puis vient le moment d'ouvrir, pour ceux qui ne connaissent pas voilà comment ça marche, on va chercher en bas de sac l'extracteur (le petit parachute que l'on jette dans le vent) il se gonfle et au bout de sa drisse il tire la voile du parachute hors du sac containeur, d'abord les suspentes se délovent et se tendent puis la voile se gonfle, temporisée par le glisseur (le tissu en résille rectangulaire) qui retient l'écartement des suspentes et donc l'ouverture de la voile. Mais la voile finit par se gonfler et en prenant toute sa forme la voile fait glisser le glisseur jusqu'en bas, là où l'écartement des suspentes correspond à la dimension du glisseur. L'extracteur reste relié par la drisse au sommet de la voile et continue à se balader derrière quand le parachute vole.
Pendant ce temps la GoPro restée avec le parapente continue à prendre des photos, pendant la descente toute seule de ce gros chiffon qui tourne un peu sur lui même on voit parfois sur les images mon parachute en train de voler c'est chouette !
Le parapente me rattrape et je pose à côté.
Plus qu'à défaire un peu les nœuds de tout ça et voilà, mission accomplie. C'était trop bon !
Au fil des autolargages j'améliore donc la technique et le plaisir qui
va avec. Le largage de parapente biplace reste plus pratique et plus sympathique,
mais l'autolargage quelle liberté !