Depuis le temps que ça dure cette histoire de sauter en parachute de mon propre parapente... Depuis un biplace j'ai déjà fait deux foix avec Samuel Vurpillot et Julien Millot, deux supers pilotes qui m'ont offert deux supers sauts. Mais tout seul et chez moi aux Lanches, ça faisait longtemps que je voulais, après plusieurs vols et tests effectués pour vérifier la manière de s'y prendre aujourd'hui enfin je l'ai accompli !
Samedi matin départ de Lyon et je roule jusqu'aux Lanches. Le ciel est tout gris et tout couvert mais la météo de Bourg-Saint-Maurice a promis que ça allait se lever. Mais comme pour le moment il grêle carrément, je vais me promener au Trieux une pioche à la main histoire de gratouiller mon petit torrent. Je reviens à la maison, allez maintenant il est temps de monter, je charge le sac sur le dos : la voile du parapente (ma Nervures LOL) enroulée autour du parachute (Vertex + Fox 265 de Damien) et la sellette (Sup'Air Randonneuse) par-dessus ça tient tout bien ensemble, le poids est raisonnable et ça porte bien sur le dos, le sac de la LOL est vraiment bien foutu. Je prends le chemin des Rossets, un peu avant d'arriver à la Croix le sol devient tout enneigé et l'épaisseur augmente petit à petit, pas grave je suis bien chaussé et les bâtons m'aident bien. Le ciel commence à se découvrir peu à peu.
Je pensais aller jusqu'aux Bergeries au pied de l'Aiguille Rousse mais le vent passe par-dessus l'épaule de la montagne, plus je monte et plus je vais être cul au déco ça va pas aller, je m'arrête là, dans cette zone où j'ai déjà décollé des millions de fois. Déplier le parapente, verifier les suspentes, plier l'extracteur du parachute, ranger tout le petit matos dans le sac du parapente que je plie ensuite en boule bien compacte, il servira de poids à accrocher au frein du parapente pour que tombe bien droit la voile une fois que j'aurai sauté. Non mais comme c'est beau ici !
Oui mais... petit vent sinon cul bien de travers, en courant dans la neige fraîche et glissante ça va pas être simple. Et y'a un mur de nuages qui se forment et s'agitent constamment devant moi. Ils vont et viennent, allez une éclaircie, Go ! La voile monte bien, mais je m'étale le nez en avant dans la neige, j'essaie de reprendre la course mais non c'est fini gonflage raté. Grmmpfff il va falloir remonter et recommencer.
Je me ré-installe un peu moins haut et plus dans la pente ça devrait mieux aller. Je suis à hauteur 600 mètres par rapport au milieu de la vallée, plié glisseur bas avec un extracteur 42. Ca ne sera pas un grand saut, mais l'essentiel est d'être sûr de pouvoir sauter. Le sac du parapente plié en boule est accroché à la ventrale du parachute, c'est comme ça qu'il me gène le moins pour décoller. Allez Go c'est reparti et ça décolle. Je vole à travers les nuages c'est chouette et j'arrive déjà au-dessus de la vallée, hauteur 400 mètres. Je détache le sac que j'accroche au frein droit puis je détache les cuissardes de la sellette. Il faut reprendre les freins pour corriger le vol du parapente, détacher la ventrale de la sellette, sortir les bras des bretelles de la sellette, ça en fait du travail et c'est moins facile que de biplace ! Surtout je suis trop mal assis dans ma petite sellette avec le parachute qui prend toute la place derrière, en fait je suis assis que sur le bout des fesses, c'est pas vraiment bien comme position pour sauter, mais bon ouhlaa ça va faire 200 mètres maintenant plus le temps de tergiverser il faut sauter ! Je me laisse tomber et je bascule comme je peux en avant, ouuummpfff me voici tout seul en l'air position piqueur, je vais déjà chercher l'extracteur que je jette de côté, "clap" au-dessus de ma tête et voilà c'est ouvert, oh oui ! Je cherche le parapente des yeux, il est bien plus haut que moi et se dandine gentiment, tiré vers le bas par le sac accroché au frein. Le posé arrive, sans soucis, et je regarde à nouveau le parapente qui vient tranquillement tomber juste à quelques dizaines de mètres. Oh Oui ça y est je l'ai fait cet autolargage !
Regardez la montagne d'où je viens, le déco était dans la neige derrière les nuages que j'ai traversé. Ce ne sont que deux secondes de chute, mais quelle combinaison pour y parvenir : de la marche en montagne, de la neige, du parapente, du parachute... et il fallait y aller, parce que franchement si de biplace c'est cool de sauter, seul dans son petit parapente c'est une autre aventure. Et photo de dessous, le parapente (qui a eu la bonne idée de juste éviter les seuls arbres de ce grand champ) et le parachute, devant les Lanches et Beaupraz. Les derniers sauts au-dessus de la maison en hélico datent d'il y a deux ans, c'était bon de se retrouver en chute chez soi !
Et retour à Lyon parce que ma fonction première c'est pas de m'amuser mais d'être un bon père de famille. Je prends deux garçons en stop de Chambéry à Lyon, à l'aller j'avais aussi pris deux filles de Moûtiers à Landry. Quand j'aurai une GoPro comme tout le monde mes petits compte-rendus seront plus animés, en attendant lisez et regardez les photos !