Samedi 6 avril, la journée commence tôt à 05h00 au travail. Puis je pars direction l'aéroport en déposant Éloi à la gym et en restant un peu pour aider à la séance, et je me rends alors compte que j'ai pris ma valise, mais que j'ai oublié mon sac à main. Retour en catastrophe à la maison, ok finalement je prends mon avion pour Keflavík où j'atterris l'après midi. Je récupère une voiture et c'est parti tout de suite pour l'aventure ! Mais en fait je ne vais pas trop loin, juste au lac Kleifarvatn, après Grindavík et Krýsuvík. Comme pour les précédents voyages en 2012, 2015, 2016 et 2017 j'ai apporté une slackline avec moi. Mais surtout la grande nouveauté cette année, c'est d'avoir pris un parapente ! La Niviuk Skin 2 est bien rentrée dans la valise, ça fait deux semaines que je n'arrête pas de regarder comment souffle le vent en Islande, c'est toujours carrément trop violent, à part de temps en temps quelques accalmies...comme justement cet après-midi ! Je suis donc super motivé pour voler et sur les petites montagnes qui bordent le lac Kleifarvatn ça devrait le faire. Le ciel est gris et c'est déjà la fin d'après-midi, mais le vent est juste modéré comme je l'espérais. Entre les névés, les roches noires acérées et la terre brune et meuble, il y a aussi des parties avec un peu d'herbes rases ou de mousses, ça ira bien en prévision de mon déco. Je monte à pied au sommet, 200 mètres de dénivelée seulement. L'Islande ce n'est jamais haut, mais les extraordinaires reliefs déchiquetés sont tellement impressionnants. Je redescends un peu pour me mettre dans un bon coin et je déplie ma voile. Okay voilà je suis prêt, ohoh je vais voler en Islande ! Mais un peu trop fébrile peut-être je rate mon gonflage. Pas grave on va recommencer, là revoilà tout en place bien comme il faut. Cette fois je cours mieux l'aile monte bien et me voici en l'air ! Je vole un peu et je sens vite l'air qui me porte, la Niviuk Skin 2 n'avance presque plus, mais ne recule pas et monte doucement... Humm je ne m'y attendais pas mais comme c'est bon ! je vais donc rester un sacré moment comme ça entre le lac et la crête de la montagne, rien qu'à apprécier de tenir en vol.
Et puis allez je pilote un peu aussi, quelques bouts de virages me font descendre et avancer, je survole maintenant les falaises et les plages de sable noir. Ça vole toujours et je vais finir par aller me poser. Ohlala je suis tout excité, quel vol, je n'avais pas prévu que ça aille si bien ! Je replie tout le matériel et pour ce premier soir en Islande, comme je n'étais pas sûr de là où j'allais aller, je n'ai pas réservé d'hébergement je vais dormir sur place dans la voiture. Même si le ciel est gris il fait encore jour longtemps et je parcours les rochers pour explorer les côtés du lac en attendant de me coucher. Et puis je me mets au lit recroquevillé tant bien que mal à l'arrière de la petite voiture, le parapente en guise de couverture. Bon pour tout dire je me suis bien gelé, okay je dors mais à 03h00 et à 05h00 je fais tourner un peu le moteur pour me faire du chauffage.
Finalement le soleil revient, dimanche 7 avril le ciel est bien dégagé toujours avec peu de vent. Est-ce que je retourne voler ? Oui mais je ne suis pas assez réveillé, et puis j'ai une autre idée pour expérimenter le lac : la slackline ! Hier soir j'avais examiné plusieurs possibilités pour tendre mon matériel en jouant un peu avec l'eau. Ça peut faire des lignes engagées ou plus tranquilles, mais comme je n'ai pas beaucoup d'équipement et que la température froide ne permettra pas de rester longtemps dans l'eau pour faire l'installation, je vais tendre au dessus de l'eau certes pour le fun, mais en restant sagement au bord où ce n'est pas trop profond. Voilà c'est installé, maintenons slackons ! Hop une traversée. En fait quand j'arrive au bout, le gros rocher auquel c'est attaché bascule un peu en avant, puis rebascule en arrière quand je descends. Et encore une traversée, et aussi dans l'autre sens, c'est très court c'est facile, mais au-dessus de l'eau c'est toujours exaltant. Dans la douce lumière jaune et blanche du matin qui se lève quelles bonnes sensations.
Et puis comme je ne suis pas tombé mais que je voudrais quand même apprécier l'eau... Et comme après avoir volé, marché et bivouaqué au lac il me reste à y nager... Je me déshabille en entier et je vais nager un coup à poil dans l'eau. Jusqu'au gros rocher en face : waaahhh ce n'est pas froid c'est beaucoup plus que ça, je sens toute l'eau presser sur mon corps et je souffle très fort, mais voilà hopla nagé aller retour et je remonte sur les rochers. Ah comme c'est bon ! J'ai maintenant vraiment tout réussi à Kleifarvatn, je peux ranger mes affaires et reprendre la route direction Reykjavík. Dimanche et lundi je vais rencontrer du monde, pour le travail et le loisir, des échanges importants, sympathiques et enrichissants. Je dors confortablement dans des bnb à Laugarás et Sandgerði, trop de vent désormais pour le parapente et trop de neige pour la slackline mais qu'importe le séjour est réussi, je reprends l'avion du retour le mardi matin.
EMMANUEL
J'apprendrai après qu'en fait le site est dans un coin où le vol est réglementé, c'est la zone BIR3, mais je n'ai pas encore tout compris sur la carte.
