Après avoir trainé nos slacks pendant les vacances en Normandie, en Italie, au-dessus des lacs et des montagnes de Peisey-Nancroix et au Festislack, voici la rentrée. On reprend nos habitudes lyonnaises et nous revoilà au Parc de la Feyssine, si pratique pour les longlines sans être embêté, et pour la fameuse treeline qui s'installe à partir de la passerelle. L'année dernière on avait réussi celle-ci mais échoué sur celle-là, forts et confiants dans notre progression on revient ce dimanche matin avec la ferme intention de mettre cette ligne à notre actif.
Je m'occupe de grimper à l'arbre en face pendant qu'Alain prépare la tension sur la passerelle, on tire les 20 mètres de supertube avec une paire de double poulie + 2 renvois sur minipoulies et Tibloc. On tend aussi le backup sur minipoulies et Alain fait joujou avec la highslide pour le scotchage, deux heures après le départ de la maison tout est en place c'est une installation bien menée.
C'est Alain qui commence...et qui tombe et retombe et retombe encore après deux pas, pas facile de se mettre dans le bain ! Chaque remontée ça crève, il fait vite très chaud, il faut alterner avant d'être trop vite rincé.
A mon tour... et voilà une belle démonstration de leashfall !
Y'a un coup où j'avance pas mal, mais plus le jus pour remonter et encore repartir, je repasse la place à Alain.
Alain = quelques pas de nouveaux, mais ça ne va pas très loin et ça se termine toujours par des chutes en catchant la sangle, c'est déjà ça. La slack est pourtant bien tendue, pas trop molle ni trop raide, bien comme il faut, au ras du sol on en ferait qu'une bouchée. Mais là, plus haut... On a maintenant dépassé le stade de la peur brute et primaire de la chute, mais il reste encore une grosse dose d'aisance à trouver pour slacker comme on sait faire habituellement plus bas. La chute ne nous fait plus peur... mais nous fait bien chier quand même, parce qu'à chaque fois remonter et se remettre en place ça grille du temps et de l'énergie.
Et puis ce ciel gris, ces arbres tous verts ou noirs et marrons mais toujours sombres, c'est pas cool pour l'ambiance. Avec du soleil c'est plus gai, le relief ressort mieux et les sensations sont meilleures. Mais bon on fait avec le temps du jour, donc je me force à ne penser qu'à un point de repère sur l'arbre là-bas en face, je fais abstraction de tout le reste, je me concentre sur ma slack... et voilà c'est lancé j'avance, les abdos vibrent forts mais maintiennent mon corps en équilibre sur la sangle, j'avance toujours... et voilà c'est traversé, c'est gagné !
Et ensuite le retour passe à son tour jusqu'à revenir à la passerelle.
Maintenant que j'ai ouvert le chemin Alain se fait un plaisir de traverser lui aussi...
...et il enchaîne le retour sans coup férir.
J'y retourne encore fois dans le but d'aller faire le démontage de l'arbre. Ben oui, alors que le soleil se découvre, il faut déjà penser à rentrer à la maison. Mais de toutes façons nous sommes déjà autant heureux que fatigués.
Alors donc que je m'apprète à tout démonter voilà qu'arrive un visiteur qui a vu notre message de RDV sur le groupe FB : c'est David, qui ne slacke que depuis cet été, et qui va inaugurer sa première highline ! Il engage bien et slacke franchement quelques pas jusque à la chute, respect !
Allez cette fois toutes les bonnes choses ont une fin, on démonte tout et on rentre à la maison, j'ai quand même les boyaux tous retournés de tous les leashfalls encaissés. Mais 20 mètres de highline - treeline, c'est pour nous un record ! Notez que les trois protagonistes de cette histoire sont tous des daddys slackeurs et totalisent huit petits futurs slackeurs, ça aussi c'est une performance !
EPILOGUE by Alain : ce fut une belle journée et une belle ligne, enfin passée. On retiendra pour les prochaines sessoins que, désormais, puisqu'il définitif que nous sommes de vieux croûtons, il est impératif de nous échauffer et de tendre à côté de la highline, au sol, une slack pour que les premiers essais (et donc les premières remontées...) ne soient pas des coups pour rien. Perso, le surlendemain, je ne suis plus qu'une courbature géante, donc des étirments seront obligatoires également. J'ai été content de trouver une technique pour remonter sur la slack après avoir catché à chaque fois (Yes !!!); de quoi me rassurer après le Festislack où je n'avais que trop retardé le moment où monter sur les nombreuses treeline. Ouf. Par contre le leash m'aura laissé un bel hématome du plus meilleur effet derrière le genoux gauche. Et il faut absolument que Manu intègre que la prise de photo de slack c'est du début (concentration sur la slack avant le départ assis) jusqu'à l'arrivée (voir plus haut pour se fair une idée). Plein de possibilités sur ce spot, bien entendu, donc nous reviendrons c'est certain.