Vacances d'été 2011 : après pas mal de jonglage téléphonique entre le pilote et les parachutistes qui viennent d'un peu de partout pour remplir l'hélico et beaucoup d'appels fébriles à la météo de Bourg Saint Maurice c'est finalement reparti pour un tour, on va sauter ! Samedi matin décollage comme d'hab' de chez Mike, remontée d'Arc 2000, passage du col de la Chal, puis au-dessus des Rossets, deux grandes boucles encore pour monter plus haut que Bellecôte et c'est l'exit avec Damien.
Aliet et Bellecôte au matin, Grande Motte, Grande Casse, Grande Glière
et glaciers de la Vanoise derrière.
Aliet et Pichères
Exit avec Damien, photo pourrie mais émotion maximum !
Rhâââaaa je pars en dérive direction la maison, le soleil est derrière moi, visibilité, lumière, images maximum, ça dérive bien je suis comme un poisson dans l'eau, comme c'est bon de sentir l'air ainsi filer autour de soi ! Pierre-Yves nous suit après. Posé tranquille, pliage, manger un peu, et on repart l'aprem pour un deuxième saut.
Le même paysage que le matin, mais cette fois avec les ombres et la lumière
de l'après-midi.
Exit Manu casque noir lunettes jaunes & Damien casque jaune lunettes
noires.
Encore une photo pourrie... enfin bon ça vous donne l'ambiance.
Et c'est reparti !
Sortie vrac avec Damien ahah c'est bon comme ça puis dérive ensemble, encore un très bon saut. Et Pierre-Yves nous suit comme ce matin. Samedi soir y'a plus de monde qui arrive et dimanche matin on remet ça, oui mais... nuages plus bas menaçants, est-ce que ça va sauter ou pas ? On décolle quand même, quelques gouttes mais rien de méchant, là c'est un hélico complet de wingsuits qu'on a fait, je sors en premier pour montrer le chemin avec ma Verso.
Exit wingsuit hélico
Exit wingsuit hélico
On est plus bas que d'habitude et plus sur Nancroix pour tenir compte du vent d'ouest, ça fait un super vol qui remonte la vallée en passant par les falaises du Pont Baudin, oh Mon Dieu comme c'est bon ! L'hélico enchaîne en allant chercher une autre cargaison de gens en lisse, tout se passe bien aussi pour eux et on se retrouve ensemble au posé. La maison est juste à côté, c'est très cool ! Puis le temps se bâche ça ne sautera plus on se restaure peinard sur le balcon, merci à Lili et Sabina pour les courses et la cuisine !
Une bonne équipe !
C'est curieux comme plein de personnnes
qui d'ordinaire ne s'intéressent pas à mes activités sont
venues me poser des questions d'un air pincé après ce largage...
Et ouais, prendre un hélicoptère pour aller sauter en parachute
au-dessus des montagnes, pouah quelle horreur, je les vois venir... Alors une
petite mise au point :
Chaque jour de beau temps, en France, il s'effectue au moins 1000 sauts en parachute.
C'est une vraie displine sportive, qui mêle gymnastique et vol libre,
qui requiert un corps sain et un esprit sain, car sinon la sanction arrive très
vite (à 50 mètres/seconde exactement). Le parachutisme se pratique
généralement au-dessus d'un aérodrome, on utilise des avions
petits ou gros pour monter et après on saute. Chaque avion est toujours
rempli au maximum pour optimiser la charge montée par rapport au carburant
utilisé. Si vous jugez le parachutisme non respectueux de l'environnement,
soyez alors cohérent jusqu'au bout et militez également contre
le sport mécanique (autos, motos, bateaux... berk des moteurs qui servent
à s'amuser), l'aviation de loisir et commerciale (berk encore des moteurs
dans le ciel) et ne partez en vacances ou en week-end qu'en vélo (youpi
là au moins vous ne faites pas fonctionner de moteur).
Si vous n'êtes pas si obtus et acceptez qu'à un moment ou à
un autre un moteur fonctionne dans le cadre d'un loisir, peut-être comprendrez-vous
aussi que l'on souhaite pratiquer son sport favori à des endroits différents
: après s'être entrainé toute l'année en piscine,
les plongeurs vont explorer la mer l'été et les vacances venus...
Randonneurs et alpinistes parcourent des montagnes différentes... Un
golfeur va faire un nouveau parcours, un skieur une nouvelle station, un coureur
à pied un nouveau marathon, un parapentiste un nouveau site, un surfeur
une nouvelle plage, etc etc etc. Et bien un parachutiste c'est pareil, d'ordinaire
il saute au-dessus de la plaine, alors quand il a l'occasion de sauter au-dessus
d'une vallée, encadré par les montagnes, il renouvelle complètement
les images qui accompagnent une chute libre, c'est une très grande source
de plaisir. Dans mon cas personnel, cela se couple de plus avec la vallée
et la maison où je passe toutes mes vacances depuis l'enfance, où
j'ai découvert la marche en montagne, l'escalade, l'alpinisme, le ski
et le parapente. Acceptez donc l'idée de chuter en plein ciel entre les
montagnes de son enfance où allez chercher dans le dictionnaire la définition
du mot coeur que vous ne connaissez pas.
Vous avez du coeur, mais c'est l'hélicoptère, cette grosse machine
bruyante qui vous dérange ? Le largage s'effectue entre 4500 et 5000
mètres d'altitude, c'est beaucoup plus haut et moins bruyants que les
vols ordinaires : vols touristiques, transferts entre aéroports, travaux
en stations de ski, secours en montagne, ravitaillement de refuges, tournage
de films... Si vous voulez que l'hélicoptère vous casse moins
les oreilles, commencez donc par aller chercher les blessés à
pied avec un brancard, ravitaillez les refuges avec un âne ou votre sac
à dos, et surtout, surtout, montez à l'huile de coud eet de mollet
les pylones des nouveaux télésièges. Autant d'utilisations
où l'hélicoptère prouve qu'il est une ingénieuse
et irremplaçable mécanique !
Pourquoi construire grâce à l'hélicoptère des télésièges
pour les skieurs mais refuser son emploi pour que quelques parachutistes sautent
en plein ciel ? Parce que les premiers engraissent le business des sports d'hiver
mais pas les seconds ?(Pour l'économie locale, les parachutistes consomment
cependant de l'hébergement, des courses, et bien sûr les sauts.)
Pourquoi aller chercher des blessés et transporter des malades partout
dans le pays grâce à l'hélicoptère mais refuser son
emploi pour que quelques parachutistes sautent en plein ciel ? Quel que soit
votre état de santé, l'hélicoptère apporte la vie
: le secours aux uns, le summum de la joie et de l'action aux autres, préférez
vous donc restez cloitré chez vous par solidarité avec tous les
malades obligés de rester au lit ?
Pourquoi réaliser des travaux acrobatiques (ravitaillement de refuges,
surveillance de lignes électriques, élagage...) grâce à
l'hélicoptère mais refuser son emploi pour que quelques parachutistes
sautent en plein ciel ? Le bénéfice des travaux cités concerne
un usage plus collectif que les sauts de nos bougres de parachutistes ? Rassurez-vous,
le temps de vol de ces travaux est largement proportionnel au nombre de bénéficaires
qu'ils impliquent !
Sauf à créer un ministère hiérarchisant tous les
besoins et envies des français il n'y a rien de malsain à faire
fonctionner quelques minutes un hélicoptère pour sauter en parachute
au-dessus de la montagne : ce saut d'hélicoptère en parachute,
serait-il plus ou moins judicieux que de prendre sa voiture et de faire des
kilomètres pour aller se garer sur l'immense parking d'un hypermarché
où le goudron crame au soleil ? que de prendre un B737 ou un A320 pour
traverser la Méditerrannée et griller sur une plage pas différente
de la côte opposée ?
Ce n'est pas vous qui êtes mécontents, mais les les marmottes et
les oiseaux dont vous vous faites le porte-parole ? Remontez d'un paragraphe
lire le peu de bruit de cette opération et que la montagne est autrement
plus dévastée par les pistes de ski et les remontées mécaniqes.
Les parachutes ouverts seraient des ennemis pour les volatiles ? Depuis le début
du parapente (un sacré paquet d'années donc) je vois des voiles
dans ce fond de vallée, au milieu du ciel comme le long des pentes et
des crêtes, décoller et poser de partout, cela n'a pas empêché
un célèbre grand rapace de s'y installer !
Toutes ces arguments non fondés contre un largage en hélicoptère
me semblent plutôt cacher une vilaine jalousie : l'hélicoptère
reste une machine fascinante et chère, "haro sur celui qui monte
dedans pour son loisir tandis que moi je reste au sol!" Mais notre largage
est bien optimisé : nous décollons plus haut que la zone de posé,
pas de reprise, c'est du temps de vol d'économisé, le coût
total divisé par le nombre de sautants fait un prix par personne équivalent
au forfait journée d'une grosse station de ski. Allez vous dire à
chaque personnes achetant son forfait aux caisses des Arcs, de la Plagne ou
de Tignes qu'elle est trop riche et ne devrait pas dépenser tant d'argent
? Et si l'action dure moins longtemps qu'une journée de pistes et de
télésièges, l'organisation de la navette avant et du pliage
après, du planning du pilote et de l'autorisation donnée par l'Aviation
Civile font qu'on ne peut difficilement faire plus de deux sauts dans la journée
J'oeuvre suffisamment au quotidien pour le tri des déchets (ouais ouais,
vous voulez faire un concours d'écologie?) et je fais suffisament de
dénivelée à la force de mes cuissots en été
comme en hiver pour vous dire de ravaler votre aigreur, examinez honnêtement
le bilan carbone de votre mode de vie avant de critiquer, allez faire un saut
tandem ou un stage PAC d'une semaine pour vous aérer l'esprit et revenez
sauter avec nous !