Ce printemps, les garçons me demandent un bateau... ils passent déjà tout leur temps à en dessiner et à en construire en Lego, et maintenant ils en veulent un vrai. Pourquoi pas je pense, un canoë gonflable serait pratique pour de belles excursions et de grandes aventures le long des canaux de la plaine d'Alsace ou sur les lacs des Vosges. Mais non pas un bateau tout prêt, ils veulent construire leur propre bateau !
Ca sera donc l'occasion d'un grand bricolage... On commence par aller acheter de grandes planches d'agglo à Colmar. Il faut déjà que je les coupe un peu directement sur la parking pour que ça puisse rentrer dans la voiture. Pendant que je m'échine à ça avec du mauvais matériel passe un bricoleur professionnel. Il doit avoir pitié de moi et me donne un paquet d'allumettes "pour mes cigarettes" ! ! !
On découpe les cinq planches qui vont constituer les cinq côtés du bateau. Je fais juste tenir ça en équilibre, les enfants sont ravis de s'imaginer déjà dans leur bateau !
Maintenant on passe au vrai montage avec des tasseaux entre les planches, c'est tout vissé + goudronné.
Et voilà le bateau bâti, avec un banc au milieu en prévision des longues navigations et pour aider à bien faire tenir le tout. Le devant et le derrière sont inclinés. Les côtés également ça aurait été bien pour stabiliser le roulis je me dis... mais ça rajoute trop de complication.
La grande crainte c'est l'étanchéité, alors je rajoute des chants goudronnés et vissés sur les arêtes extérieures.
Là ça devrait aller. (du moins j'espère..!)
L'agglo qu'on a pris est censé être résistant à l'eau... mais je suis méfiant, pour faire du bon travail on va mettre une vrai peinture marine dessus.
D'abord une sous couche à l'intérieur et à l'extérieur.
Et puis à ce point là ca serait déjà bien de faire un essai de flottaison, on charge donc le bateau dans le coffre de la voiture. Wahhh il pèse une tonne !
On se rend au port de l'île du Rhin. Face à Breisach il y a une mise à l'eau très pratique : je recule la voiture, on ouvre les portes et voilà on pose directement le bateau dans l'eau, hourra il flotte ! Un, deux, trois et quatre petits matelots dedans aucun souci, je monte aussi ça flotte toujours et c'est étanche super ! On fait ça tandis que les vrais plaisanciers ressortent de l'eau leurs vrais bateaux avec de vraies remorques, notre caisse à savon amuse bien le monde.
Retour à la maison pour la deuxième couche de peinture, on a du blanc et du rouge à disposition. Les garçons voulaient faire une tête de taureau... pour une fois quand même c'est moi qui commande et je décide d'un thème plus marin.
La construction du bateau commencée au printemps et poursuivie durant l'été s'achève enfin en automne, le grand jour de la première navigation est arrivé ! Il y a plein de lacs autour de chez nous, mais qu'il s'agisse de gravières ou d'étangs à pêcheurs on a plutôt pas le droit d'y aller. Heureusement il y a aussi beaucoup de canaux, c'est là qu'on va mettre notre bateau à l'eau.
On trouve un coin tranquille qui va bien. La manipulation de notre embacation qui pèse toujours aussi lourd n'est pas aisée mais on s'en sort. Un petit garçon prend place à bord, puis un second petit garçon, et encore moi... on largue les amarres et c'est parti !
Il y a un peu de courant dans le canal. Les garçons sont sur le petit banc, chacun avec une rame d'un côté, on a juste à contrôler notre direction ça avance tout seul.
On se retourne pour essayer de remonter le courant mais peine perdue, il faudrait plus de vigueur aux moussaillons ! Notez la branche d'arbre que j'ai trouvé en guise de perche pour la GoPro. (et les photos en cours de constructions avaient été faites avec le téléphone, je suis étonné et émerveillé de ce qu'on peut faire sans réel appareil photo.)
On reprend le fil de notre bienheureuse navigation. Une écluse se dessine au loin. Le rameur à babord commence à prendre peur parce que forcément le courant va nous engloutir, mais le rameur à tribord le rassure posément et prévoit la manoeuvre d'accostage à venir.
Nous nous arrêtons donc un peu avant l'écluse et nous débarquons. Nous clamons notre joie, depuis le temps que le bateau était en construction nous avons finalement très bien réussi notre première navigation !
Et puis tirer le bateau hors de l'eau. Bravo le bateau ! Il n'avait pas encore de nom, on avait dit qu'on le trouverait en cours de navigation selon comment ça se passerait... Bravo le bateau, mais oui voilà son nom : BRAVO !
Je retourne chercher la voiture en courant. Attention à reculer sans tomber dans le canal puis charger Bravo dans le coffre. Nous avons maintenant hâte d'aller raconter notre aventure à la maison.