Slovaquie 2005 ! Slovaquie 2007 ! ! | by Nedveds Manu
et Damien. |
Un jour, je découvre par hasard en passant sur Wuza le site du Slovak Air Boogie : des sauts en parachute de planeur, de montgolfière et de plein d'avions nouveaux, oh oh c'est décidé je pars y passer mes vacances ! Jour par jour, compte-rendu d'une semaine mémorable :
Lundi 8 août 2005 : départ de Lyon pour aller à San Dona chez Sabina, arrêt à Lansvillard au fond de la Maurienne juste avant le col du Mont Cenis pour un chouette vol en parapente. J'arrive chez Sabina, elle a changé de coiffure, berk quelle horreur mais ouf elle remet tout en ordre comme il faut.
Mardi 9 & mercredi 10 : on voulait aller grimper dans les Dolomites mais Sabina qui revient d'Allemagne où il a fait super froid est malade, on va juste une fois à la plage je me baigne mais en fait je tourne en rond et je me fais bien chier.
Jeudi 11 : Sabina est rétablie, on pourrait aller dans les Dolomites mais la météo annonce de nouveau de la pluie, alors on part en Autriche, sur la route de la Slovaquie au niveau de Villach / Klagenfurt y'a des lacs sympas. On y arrive et là ca vole en parapente de partout c'est comparable à Annecy tellement c'est bien ! Je me dépèche de monter en télésiège au sommet mais j'y arrive en même temps que le ciel se couvre, j'attends mais pour rien et voilà le télésiège maintenant fermé, nous sommes plusieurs à redescendre dans la voiture d'un homme qui travaille au refuge hôtel du sommet.
Vendredi 12 : il pleut toute la journée, ah les joies du camping sous la pluie... On va voir un super circuit de petits trains et en fin de journée le soleil revient baignade quand même sympa dans le lac.
Samedi 13 : Sabina doit rentrer chez elle en train pour continuer son mémoire, le soleil est bien revenu alors après avoir laissé Sabina à la gare je fonce au Gerlitzen Gipfel et je fais enfin le vol au dessus de l'Ossiacher See, 1400 mètres de déniv' entre le sommet et le posé, y'aurait facile de quoi faire un beau largage depuis un biplace !
Super vol donc, je prends une navette pour rentrer de l'attero à la voiture et je prends la route de la Slovaquie, j'arrive le soir à Slavnica, à côté de Trencin, Trencin étant pas loin de Bratislava (Bratislava, tout en travaux, quelle horreur la circulation!) et je plante ma tente, y'a plein d'allemands, d'autrichiens et d'italiens de partout je suis pas dépaysé !
Dimanche 14 : inscription au Slovak Air Boogie, tous les gars ont 500 sauts minimum et beaucoup tournent à 1000 ou 2000, le responsable fronce un peu les sourcils en voyant mon carnet ou y'en a à peine plus de 100, et surtout c'est la grosse merde quand j'explique que j'ai pas de parachute et que je dois en louer un, je suis vraiment le seul à venir sans matos, au bout de trois heures on finit par me trouver un sac avec une 210, bon ben ca ira comme ca.
Après ca je vais sauter, et là c'est trop cool, pour la journée du dimanche ils ont fait venir un gros hélico russe MI-8 à tranche arrière, on monte à 25 dedans, de l'intérieur c'est exactement comme un Skyvan mais y'a pas de porte juste une ficelle, c'est tout écrit en cyrillique, pendant la montée on voit tout le paysage, et le ticket est à 16,50 € pour 4000 mètres. Je fais trois sauts bien cools, y'a plein de tchèques/slovaques/hongrois aussi, pas mal de wingsuits et même du matos de base qui saute incognito...
Lundi 15 : il pleut toute la journée ! Je vais visiter la ville de Trencin avec les italiens qui campent à côté de moi, mouais bof bof, par contre les restaus ca coûte vraiment pas cher, un repas complet pour 5 €.
Mardi 16 : idem temps pourri, l'hélico est reparti l'avion officiel c'est maintenant un Turbolet 410, un bimoteur à turbine qui prend 20 personnes, grosse porte latérale et grosse vitesse à la sortie ca claque bien, on arrive à faire quelques rotations entre les nuages en milieu de journée et je saute une fois.
Mercredi 17 : temps toujours aussi moche mais un peu plus d'accalmie en milieu de journée je saute deux fois du Turbolet (un VR avec un italien et une chutass avec un autrichien) mais ca m'ennuie moi je suis venu pour sauter de montgolfière et pour le moment ce n'est visiblement pas au programme. J'explique aussi à Sabina que je vais sûrement rester un peu plus longtemps que prévu, initialement je comptais juste rester trois jours jusqu'au mardi...
Jeudi 18 : ça y est il fait beau ! On attaque la journée par un saut à 2000 mètres de l'Antonov, un vieux biplan des années 50 avec un gros moteur avec des cylindres en étoile et qui enfume tout l'aéroport au démarrage, super avion super vol on monte à 12 dedans.
Après ca beaucoup de vent, je me fais mon propre stand-by, puis ca se calme et on monte à trois dans le Brigadyr, un petit coucou qui nous largue à 1100 mètres, Maman j'ai jamais sauté aussi bas à vrai dire j'ai un peu d'appréhension mais tout se passe nickel super saut !
Puis de nouveau beaucoup de vent, même les gars qui sautent avec des petites voiles descendent tout droit sans avancer, je crois qu'on est bien au-dessus des 11m/s.
Puis ca se calme et je fais le dernier Turbolet de la journée à 4200 mètres, posé et pas le temps de plier les italiens m'attendent pour manger, j'ai pris mes habitudes chez eux c'est bien sympa !
Vendredi 19 : il fait beau et y'a moins de vent, j'attaque la journée par un nouveau Turbolet à 4200 mètres et j'essaie de tenir tête en bas, puis je retourne me faire un Brigadyr à 1000 mètres avec deux allemands bien sympas, la fille a juste autant de sauts que moi, ah enfin quelqu'un avec mon profil, ouais ouais le Brigadyr à 1000 mètres c'est fun, sortie flotteur face moteur bien comme il faut et hop on ouvre !
Après ca l'aprem arrive il fait beau et chaud et on sort les planeurs et là quand vient mon tour c'est encore plus fort : bon déjà voler en planeur c'est bien sympa à Corbas avant de commencer le parachute j'avais fait une saison, 15 petites heures de vol. On décolle tracté donc par un petit avion, on monte jusqu'à 1200 mètres, largage du cable, on vole, et y'a pas de verrière et on est assis en place arrière donc on sort du planeur, on s'assoit sur l'aile, on se fait glisser jusqu'au milieu et on saute de là, ahah 100% fun, ouverture 850 mètres pas belle du tout la voile se plie en crevette sur l'avant bizarre j'ai peut-être trop roulé le cône de toutes facons la voile qu'ils m'ont passé je l'aime pas, les velcros du sac ne tiennent pas et flottent toujours en chute mais bon le planeur c'est vraiment bien, à Corbas avec le parachute et les planeurs d'un côté et d'autre de la piste ça pourrait même se faire, mais seulement les contraintes administratives ici il ne semble pas en avoir beaucoup, alors que du côté de chez nous...
Et puis la journée n'est pas encore finie, c'est maintenant l'appel pour la préparation du ballon, seulement on est plein à vouloir sauter et y'a que deux groupes de 5 qui pourront et moi je ne suis que dans le 3ème groupe sur la liste, le 1er groupe part et en attendant le 2ème groupe va se faire un Turbolet, mais quand on les appelle ils sont toujours pas rentrés, alors hop je manage mon groupe (quatre allemands bien cools) et hop on les double (des vieux italiens qui se la pétaient beaucoup) ahah!!!
On part dans la camionnette de l'organisation à la rencontre de là ou le ballon va se poser du 1er largage, on se rejoint dans un champ et hop on embarque, pfiouu cinq sauteurs avec parachutes + le pilote + deux petits passagers clandestins de 12 ans au total de leur deux âges c'est serré ! On monte à 1600 mètres face au coucher de soleil et les deux premiers allemands sautent ensemble, puis la fille en poussant plein de grands cris et en gigotant, puis c'est mon tour on est maintenant à 1550 mètres je met met debout sur la nacelle en tenant les cables, juste une petite impulsion debout face au soleil, une fraction de seconde immobile en l'air comme à mon 4ème saut de base qui avait bien marché, puis 3 ou 4 secondes d'accélération avec l'impression que les tripes nous remontent dans le ventre comme au saut à l'élastique mais toujours en position bien stable et puis les appuis sur l'air viennent rapidement putain comme c'est bon!!! 1/2 tonneau pour voir le ballon au dessus puis 1/2 tonneau pour revenir à plat et je tire sagement à 1000, j'ai l'impression que la voile met plein de temps pour s'ouvrir mais tout est ok et on se pose tous sur un petit terrain de sport on est tous trop super contents!!!!!! 48 € le saut, moins cher qu'un saut à l'élastique en France, et aucune condition restrictive quand au nombre de saut, les slovaques ils savent s'amuser eux au moins !
Samedi 20 : toujours beau mais trop de vent quand même pour refaire le ballon, les italiens qu'on a doublé la veille se lèvent à 5 h et attendent 2 h pour rien, putain nous on a trop eu de la chance!
Il faut aussi penser à rentrer Sabina commence à s'impatienter, je décide de finir par un dernier Turbolet, chouette saut dans la lumière du matin une fois sous voile je suis tellement heureux de tous ces beaux sauts que je chante comme ca tout seul, dans la vie normale jamais je ne chanterais mais là sous voile je peux me permettre !
Ca devait être le dernier saut mais y'a un Antonov à 1200 mètres qui se prépare je peux pas laisser passer ca, c'est plein de slovaques qui sautent en static line, chouette saut cette fois c'est fini mais je suis frustré de finir sur 1200 mètres alors entre temps l'hélico MI-8 est revenu mais c'est dans super peu de temps qu'il part alors je fais plier et hop j'arrive en dernier juste avant qu'il décolle le sac pas encore attaché, je retrouve mes copains allemands dedans et une fois à 4000 mètres je sors une putain de sortie salto renversé qui troue le cul de tout le monde, bon je tiens toujours pas tête en bas mais j'ai l'impression d'avoir de meilleures sansations quand même, dernière ouverture avec ce maudit sac qui m'aura tout le temps bien inquiété, dernier posé, je redonne à plier et il faut repartir, mégas orages en Autriche sur la route j'arrive à San Dona chez Sabina à 22h00.
En conclusion, super semaine, un véritable mélange des chouettes moments que j'avais vécu en échange universitaire en Italie et de ma semaine de PAC à Chambéry, découvertes et émerveillement total... J'ai pas arrêté de parler allemand italien et anglais c'est cool les langues ca sert, la serveuse du bar était bien mignonne, la communication entre européens de l'Ouest fonctionne bien mais entre l'Est et l'Ouest moins de contacts, au total j'ai vu trois français, pas des gens en vacances mais qui travaillent sur place et qui venait pour des tandems et les douches de l'aéroport étaient bien crades et y'avait que de l'eau bouillante.
Pas de photos mais une petite vidéo des allemands où on me voit de temps à autre ici et une autre plus grosse là (ou accessible en faisant une recherche avec "slovak" après s'être facilement créé un compte sur skydivingmovies), voilà pour vous permettre de voir l'ambiance.
Puis passe l'année 2006, Damien se met à son tour au parachute, évidemment on parle de la Slovaquie, pour l'année 2007 je loue une Spectre 170 chez Pack Plus à Gap, le Slovak Air Boogie change de nom, d'organisation et d'adresse Internet, Martin via Florio nous transmet toute l'info bref tout s'organise et nous revoilà maintenant reparti pour le Slovakia Boogie !
Vendredi 3 août 2007 : Réveil 01h00, départ 02h00, à 03h00 je suis chez Damien à Chambéry. En 2005 j'étais passé par l'Italie puisque je m'étais arrêté chez Sabina qui passait les vacances d'été chez ses parents, là cette année comme elle travaille et reste à Lyon on va faire la route par la Suisse l'Allemagne et l'Autriche direct dans la journée. J'arrive donc chez Damien, toutes ses affaires son prêtes, à part... sa licence de para et son carnet de sauts qu'il ne retrouve plus, non mais j'vous jure y'a que lui pour faire ça ! Ahhrfff ses papiers sont introuvables alors tant pis il faut partir on y va.
On passe Genève nous voilà en Suisse, on traverse tout ça jusqu'au Bodensee puis c'est la route toujours en travaux jusqu'à Munich et on s'arrête à midi à Salzburg, y'a un énorme orage qui se déclenche et il tombe des trombes d'eau, avec mes pneus tous lisses c'est gai. Le voyage commence mal, le doute s'empare de moi : après une si belle semaine en 2005, que vais-je donc retrouver en Slovaquie ? Parce qu'avec la pluie qui tombe pour le moment c'est mal barré, et passer des journées sous la tente à attendre le beau temps j'ai déjà donné pitié je n'en veux plus... Je crains de perdre le beau souvenir de mon précédent séjour qui depuis deux ans reste toujours gravé dans ma tête...
On arrive à Vienne, puis on passe la frontière à Bratislava, ahah c'est cool je me souviens bien du chemin et à 19h00 nous voilà à Slavnica après 1500 km de route. Première surprise, y'a personne ! Enfin si comme y'a deux ans y'a une petite fête qui se termine mais qui n'a rien à voir avec le para, par contre des paras y'en a pas, pas l'ombre d'un extracteur, personne ! Alors qu'y'a deux ans en arrivant le soir c'était déjà plein de tentes de partout. Ah c'est bizarre, mais je suis trop fatigué du voyage de la journée pour trop réfléchir, on plante nos tentes, Damien met tout de suite ses talents de photographe en application à la fête et moi je voudrais bien dormir mais la musique me casse les oreilles et me brise à plusieurs reprises le sommeil.
Samedi 4 : ah ben ça commence bien, j'ai mal dormi et non seulement au réveil y'a toujours personne mais en plus de ça il tombe des gouttes ! On croise Peter, un moniteur du centre et on regarde avec lui la météo sur Internet, non non le temps est prévu au beau, oui oui le boogie commence bien aujourd'hui et les gens vont arriver... Et effectivement au cours de la matinée le soleil et les gens arrivent, ouf ! Je m'inscris tranquillement, les autrichiens sont embêtés avec la date de pliage de leurs secours qui comme nous en France est faite pour durer un an mais là c'est moins, Martin devra faire replier mais ouf moi on me dit rien.
Pendant ce temps Damien lui essaie de se connecter au site de la FFP pour montrer qu'il y est bien enregistré et licencié, les Slovaques sont cools ils veulent bien prendre ça comme preuve qu'il est en règle mais le site ne se connecte pas... Bon tant pis pour lui pour le moment moi je pars rejoindre le Turbolet pour mon premier saut. Le Turbolet est au Pil ce que le monospace est à ma 206 : c'est carrément plus grand et plus confortable, on est pas serré comme des sardines vu qu'il est prévu pour 20 personnes mais que souvent on ne monte pas à plus de 16, la porte est grande et large et à la sortie ça vole vite on est juste derrière l'hélice ça décoiffe ! Son grand nez en courbe douce gentiment arrondi contraste avec son méchant pare-brise anguleux genre avion expérimental X15 et lui donne une allure particulière que j'aime bien.
Un premier saut, un deuxième saut, ah ça y est je retrouve toute l'ambiance d'il y a deux ans, sauf que le voyage et le nuit d'hier m'ont quand même fatigué, je plie mal, alors je fais une pause et on part à Trencin la ville à côté, et oui parce qu'en plus de ses papiers Damien a aussi oublié le sac avec toutes ses petites affaires : du coup il va garder le même pantalon nuit et jour pendant dix jours, bon ça c'est pas grave, mais il n'a pas de lentilles pour ses yeux et ça c'est plus embêtant. Le samedi aprem à Trencin tous les magasins sont fermés mais coup de bol dans le dernier où on va c'est ouvert et il trouve ses lentilles.
Le site de la FFP ne marche toujours pas alors c'est finalement le centre de Montbéliard là où il avait pris sa licence qui faxe à l'aéroport la liste de ses membres et où on le voit apparaître et les Slovaques décidement très compréhensifs acceptent de l'inscrire et lui louent un parachute, demain Damien pourra commencer à sauter, ah y'a quand même un Dieu pour les étourdis.
Je pars finir la journée en sautant avec Philip Grünzweig, Philip il est moniteur Freefly et je me dis que comme forcément cette année ne pourra pas être pareille à comme y'a deux ans il me faut trouver des "relais de croissance", c'est-à-dire trouver d'autres objectifs pour toujours être motivé à atteindre quelque chose de nouveau, et là ça va être de travailler correctement pour apprendre à bien chuter tête en bas, plutôt faire des sauts pédagogiques sur lesquels on progresse que de continuer à en griller des tas pour rien sans savoir si ce que l'on fait est bien ou pas. Saut de "prise de contact" donc avec Philip. A l'atterro Damien est là avec la photo !
Dimanche 5 : La journée commence à 5000 mètres avec Philip, eh oui le dimanche matin le premier avion c'est 5000 mètres. C'est très cool, mais à vrai dire je ne profite pas tant que ça de la hauteur tellement que je suis concentré sur ma chutass. Ah, non, là on dit sitfly, bellyfly, birdman flying...
Après ce saut je refais deux autres chutasseuhnon, deux sitfly avec Damien, super luminosité et super photos de Damien. Précisons : pour Damien qui est passionné de plein de choses en général et de montagne-mécanique-trucs-bizarres en particulier, faire de la photo en chute c'est une des bonnes raisons de venir en Slovaquie : ici personne ira lui demander combien de sauts il a et ce qu'il a le droit de faire et de pas faire. Grand angle, fisheye, casque qui va bien, nous voici avec tout l'équipement qu'il faut et non mais regardez moi ça le résultat dès nos premiers sauts : la sortie, l'avion qui s'éloigne et la chute dans un déluge de ciel bleu, trois images qui à elles seules résument toute la beauté d'être ici en plein ciel et de sauter en Slovaquie !
A part ça Mesdames Messieurs une montée en Turbolet comme si vous y étiez : le ciel et les nuages qui défilent, les hélices qui ronronnent... On est bien installé tout va bien... Mais arrive le moment de se concentrer... Et après Action !
Et puis je sais par expérience qu'il faut profiter du beau temps pendant qu'il fait beau et ne pas hésiter à demander les petits trucs sympas que les Slovaques garent au fond du hangar, alors je vais demander s'il n'est pas possible de lancer un Brygadyr ou un Blanik, mais si bien sûr on me propose un Blanik, âââhhH trop cool dès le deuxième jour en 2005 y'avait fallu attendre une semaine, et Damien va le faire dès son premier jour de saut c'est assez génial.
Le Blanik c'est donc le planeur, j'explique à Damien comment ça se passe et je le préviens, pendant le remorquage dans le planeur ça chahute ! Je lui laisse choisir qui y va d'abord et il décide d'y aller en premier.
Photo1 : Damien en position dans le planeur, avec le stress qui commence un peu à le gagner.
Photo2&3 : Décollage et remorquage, ahah Damien me racontera après qu'il était pas au mieux de sa forme dans le planeur sans verrière, ouais ouais je vois ce qu'il veut dire, quand le pilote engage ses virages, qu'il rentre ou qu'il sort de la pompe, que la cable se détend et se retend... c'est sportif !
Photo4 : Damien bien content de sortir du planeur et d'aller s'assoir sur l'aile pour sauter, eheh regardez bien son visage ça lui fait beaucoup d'émotions tout ça !
Photo5 : Damien en chute sous le planeur, moi j'admire ça d'en bas couché peinard dans l'herbe.
Photo6 : Alors comme moi je savais déjà tout comment ça se passe et ben je suis quand même plus détendu, c'est vrai quoi c'est un jeu d'enfant ! Notez que c'est en voyant une photo comme ça d'un gars assis sur l'aile d'un planeur que j'avais remarqué le lien de Slavnica sur Internet et que j'avais décidé de venir ici.
Et après encore un saut de Turbolet avec Philip et un autre avec Damien, cinq Turbolet et un planeur dans la journée c'est une bonne journée !
Damien accroché à l'extérieur avec juste le casque photo qui dépasse, moi accroché à la porte, deux images insolites que nous passent les polonais. (Eh, c'est qu'mes grand-parents moi ils arrivent tout droit de Pologne!)
Lundi 6 : Un premier saut de Turbolet avec Damien, puis un deuxième Turbolet toujours avec Damien. Cette fois c'est nous qui allons partir en premier, et sur le Turbolet c'est comme en Skyvan, c'est la lumière jaune au fond qui dit d'ouvrir la porte, verte de sauter et rouge de pas y aller. C'est tout con mais d'habitude y'a toujours d'autre gens qui partent avant nous donc on suit le mouvement s'en s'occuper de rien. Mais là...
Après ça un saut avec Philip, et puis il est 15h00 et le manifest lance l'avionnage pour... la montgolfière ! Je dis à Damien de cesser sur le champ toute autre activité en cours, parce que vu comme ça c'était passé en 2005 je sais que pour la montgolfière il faut se battre. Y'a deux groupes de cinq de prévu, on s'inscrit tranquille en premier dans le premier groupe, tout va bien... et après c'est la grosse merde, on est que huit au total les deux groupes ne sont pas complets, et y'a six autrichiens qui veulent y aller ensemble... Gros patakès et parlementations pour défaire refaire défaire et refaire dix fois de suite les groupes j'vous passe les détails mais je ne lâche rien, au final on est plus que cinq, Dams trois autrichiens et moi allez c'est parti !
On roule cinq minutes en 4x4 pour arriver au champ d'où ça va décoller, la montgolfère est déjà en gonflage
On embarque, vas'y chauffeur met les gaz ! Ouhouh ça chauffe et ça monte paisiblement, tout le monde est très content. Par contre on pensait trouver du vent qui nous aurait ramené sur le milieu de la vallée vertical l'aéroport mais il n'en est rien, pas un pêt de souffle, on monte jusqu'à 1800 mètres sans se déplacer de rien du tout.
Allez c'est l'heure d'y aller, les deux premiers autrichiens partent en 2 way, très joli saut bonne impulsion pour l'un et chouette salto AV bien tendu pour l'autre (80 bases au compteur), ils laissent filer et dérivent, d'un point fixe comme on est c'est vraiment beau à voir.
Puis y'a le troisième autrichien solo qui part à son tour, en arrière en criant des trucs bizarres, et c'est à moi ! Plus que 1550 mètres, eh oui pendant le saut le pilote ne regonfle pas, et la perte de chaleur ne compense pas l'allègement donc ça descend lentement sans qu'on s'en rende compte. Bon comme j'étais déjà parti stable en avant y'a deux ans là on va changer, salto renversé ! Ohoh pour tout dire quand faut monter sur le rebord de la nacelle là je prends un peu sur moi, j'en cause deux mots à Damien et il me dit de tout bien faire comme il faut, alors hop je pars en avant, les genoux montent et je groupe en arrière, ça tourne et j'ouvre à plat, Yeaappp super ! Après plus qu'à savourer l'accélération et la venue des appuis, 1/2 tonneau réglementaire pour regarder la montgolfière, revenir à plat, un poil de dérive qui ne sert à rien mais ça fait plaisir et j'ouvre sagement à 1000, dans la lumière du couchant ah comme c'est bon !
Après avoir ouvert je suis du regard le saut de Damien, je pose, Damien arrive à son tour, explosion de joie, pour moi la montgolfière c'est top mais pour lui ça a l'air d'être encore mieux que ça ! Les autrichiens par contre sont moroses, ils sont contents de leur saut bien sûr mais au posé avec leurs petits voiles dans les herbes sèches coupées à mi-hauteur ils se sont tous rétamés, Damien en 260 n'a lui évidemment pas eu ce problème, et moi en 170 ça allait bien aussi et puis je sais quand même poser quoi qu'en disent toujours mes pseudos-soi-disant-copains-toujours-médisants.
On rentre ensuite à la maison, trois Turbolet et un ballon encore une sacrée journée !
Mardi 7 : Deux Turbolet le matin, et puis le ciel se couvre, le vent devient super fort il faut carrément tenir les tentes pour qu'elles s'envolent pas et voilà l'orage, ça ne dure pas trop heureusement pour le campement mais plus d'autres sauts aujourd'hui.
Je sais plus si c'est cet après-midi là ou un autre mais on va faire quelques courses au supermarché en face à Dubnica et là Damien c'est pire qu'un vilain gamin : tous les trucs bizarres et inutiles il veut acheter ! Je l'autorise finalement à prendre une étange bouteille avec un lapin qui sourit dessus, on sait pas trop si ça tient plus du détergent ou du médicament mais Damien à l'air très enthousisate... On rentre chez nous et on ouvre la bouteille, Damien s'enfile une rasade... qu'il recrache aussitôt, c'est en fait une espèce de jus de choux, oui oui ça se boit bien mais c'est spécial, je lui jure qu'il la boira par les trous de nez s'il le faut mais qu'il la boira, et cet infame traître finira par réussir à oublier la bouteille sur une table et on la reverra plus.
En fin de journée après la pluie la lumière est particulièrement belle, allez là cette fois c'est moi qui officie avec mon appareil photo : voici l'Antonov et le Turbolet.
Et puis là c'est des photos de Damien de quelque uns des autres avions que l'on trouve sur la base, un Cessna parce que ça lui rappelle Montbéliard, et un vieux machin tout métal dont le moteur était ouvert en révision et devant lequel il est resté pantois de fascination pendant plus d'une heure.
Mercredi 8 : Cinq Turbolet dans la journée, moi j'alterne sauts avec Philipp et sauts d'entrainement tout seul. Damien lui jamais en reste d'une bonne idée décide de se photographier pieds nus en l'air. Mais comme il ne se sent pas assez sûr pour poser pieds nus, il part dans l'avion avec ses chaussures et quand tout le monde commence à s'équiper avant le largage (il fait pas super chaud non plus en l'air, alors y'en a qui mettent des petites cagoules, des gants et tout ça) quand tout le monde s'habille donc Damien lui se déshabille : il est le seul en short, et il enlève ses chaussure et les glisse sous sa veste, ah c'est sûr il fait sensation !
Et après chaque sauts une fois sous voile il remêt donc ses chaussures pour atterrir, quelle organisation.
Jeudi 9 : Deux Turbolet dont un avec Philip, ah ça y est il me dit comment bien passer les tonneaux en chutass et ça passe et revient quasi dans l'axe c'est cool, j'travaille quand même mieux comme ça avec sa vidéo et son debriefing que tout seul dans mon coin. Avec Damien ça vole :
En début d'aprem le ciel se couvre déjà de gros nuages, alors vite vite il est temps de faire un dernier p'tt truc marrant avant l'orage : un Brigadyr !
Voilà le Brigadyr c'est ça, trois passagers maxi mais comme personne ne veut venir avec nous on se le paye royalement à deux avec Damien. C'est marrant Brigadyr ça à la consonnance de "brigadier" et de "brigand" à la fois, ce petit avion je l'imagine bien en surveillance de frontière au ras du relief à guetter les brigands qui contrebande que poursuivent les brigadiers... A l'intérieur la visibilité est excellente et à deux c'est assez spacieux.
Quand au saut, pendu aux haubans à faible vitesse et faible hauteur c'est du pur plaisir, on se sent comme une pomme bien mûre qui tombe de l'arbre !
On est super contents d'avoir réussi à placer ce saut entre le dernier Turbolet et les orages qui ont commencé juste après.
Le soir aussi on s'occupe : y'a toujours des trucs nouveaux à découvrir sous nos tentes. Chez Damien c'est en permanence la tonne d'araignées, chez moi un soir c'est une souris?musaraigne?mulot?, du coup le soir d'après je voudrais faire croire à Damien que maintenant c'est un chameau ou un hippopotame que j'ai dans ma tente mais il pourrait ne pas le croire alors je me contente de lui dire que c'est une tortue et le voilà qui débarque tout excité avec tout le matos photo, ahlala. Cinq minutes après les tchèques qui campent à côté de nous poussent de grands cris, cette fois c'est une mante religieuse qu'ils ont eux, rebelotte j'appelle Damien et la photo c'est bon il arrive il est pas rancunnier voilà la bébêtte imortalisée :
Continuons dans le registre animal avec les hirondelles qui avaient toutes fait leurs nids au-dessus du manifest, imaginez donc la scène, tous les gens qui viennent et reviennent pour s'avionner et poser plein de questions, et Damien au milieu de tout ça qui bouge pas d'un poil pendant une heure pour guetter les allées et venues des oiseaux...
Slavnica c'est aussi un terrain pour les cigognes, on en voit souvent passer dans l'axe de la vallée...
Plus quelques chats et chiens, dont un basset avec les oreilles qui trainaient toujours par terre.
J'ai emmené mon super jeu d'échec Lego et voilà le résultat des trois confontations qui ont eu lieu : la tribu indigène emmenée par son chef Emah-Nue'L bat d'abord les soldats mal organisés et trop confiants du gouverneur Damiengo. Puis ces mêmes indigènes battent de nouveau le pirate Dah Mien au terme d'un combat très disputé. Et le pirate Dah Mien met finalement en pièces les soldats dirigés cette fois par le gouverneur Emanuelzo.
Vendredi 10 : Y'a encore un dernier truc qu'on a pas fait, c'est l'Antonov, et là au réveil le pilote-mécano est déjà en train de s'activer autour de son bébé, eheh super chouette ça va décoller ! Histoire d'activer le mouvement on participe à la préparation, il faut faire tourner un peu l'hélice et ça va pas tout seul !
Après on embarque avec tout le Bortolotti Team : Florio, Max (qui pour l'occasion a revêtu sa plus belle combinaison de commando), Martin... ça fait du beau monde ! Montée sympa jusqu'à 2500 mètres, on ouvre la porte (une VRAIE porte!) et hoplà revoilà le paradis, tomber tranquillement tout en regardant voler et s'éloigner le biplan...
Après ça je retourne me faire trois Turbolet, tout seul parce que Philip est occupé avec un autre élève, et que Damien s'est trouvé de nouveaux copains : Ondra et Zdenek, les tchèques, ont été tellement impressionnés par sa photo de la mante religieuse qu'ils veulent absolument que Damien les photographie en chute, ils lui paieront son ticket et tout ce qu'il veut, ohoh Damien photographe parachutiste professionnel, c'est la révélation d'une nouvelle carrière professionnnelle ! Mais Damien préfère se payer lui-même son ticket pour ne pas se mettre la pression de devoir absolument réussir les images, mais elles sont réussies !
Du coup Damien maintenant s'emballe et propose aux tchèques de faire ce que moi je n'ai pas voulu faire avec lui : une sortie roue. Ben ouais parce que ça dépote tellement à la sortie de la porte que je vois mal la mise en place et la sortie sans aller taper dans quelquechose de l'avion... Mais les tchèques sont tout aussi enthousistes que Damien alors en avant !
Bilan des courses ils tapent bel et bien l'avion et se font chacun un gros bleu, pfff j'le savais en plus, mais quand un farfelu rencontre deux excités que voulez-vous il arrive ce qui doit arriver...
Allez les tchèques sont quand même bien rigolos, alors on repart tout ensemble cette fois en 4-way pour le dernier saut de la journée. Bon le soucis c'est qu'on a vraiment pas une grosse expérience de VR, déjà moi quand je veux apponter Damien c'est toute une histoire, et nos gabarits ne sont pas vraiment les mêmes : il y a deux gros patapoufs et deux petits maigrichons...Mais on a tous envie de s'amuser alors on part bien comme il faut déjà tous attachés.
Eheh, encore un saut rocambolesque, on se retrouve bien à plat, mais sur le dos, et ça tourne ! J'ai l'impression d'être le seul à pas trouver ça normal alors je lache en premier, et après de toutes façons c'est fini on rentre dans les nuages. Mais les tchèques sont hilares, en fait ils nous expliquent que pour nous qui venons de loin les Slovaques nous laissent faire tout ce qu'on veut, mais que pour eux les locaux ça rigole moins, les consignes sont plus fermes alors ils profitent de la bonne ambiance du boogie avec nous pour s'amuser vraiment.
Là dessous c'est moi portant fièrement les couleurs de la montée pédestre Bourg-St-Maurice / Les Chapieux, et les deux gros lourdaux du 4 way en face de moi. On ne peut pas non plus parler du Pilot Bar sans parler de ses serveuses, très charmantes, surtout celle tout à droite... Et surtout on vous montre pas la copine de Peter qui s'occupait de la vente des tickets au bureau, là c'est carrément classe mannequin internationale, il faut le voir pour le croire ! ! !
Samedi 11 : Encore un Turbolet avec Philip, ah quand même depuis une semaine j'ai bien progressé et je chute carrément mieux assis, je me déplace et je tourne dans tous les sens, avec plus ou moins de réussite, mais c'est quand même bien mieux qu'avant ça c'est une semaine de saut rentable, l'entraiement intensif y'a que ça pour progresser !
Mais voilà déjà ces sacrés putain de nuges d'orage qui reviennent, alors vitevite on met en route un Brigadyr histoire d'aller se pendre un peu aux haubans. C'est vraiment chouette, pour nous mais aussi pour le pilote, parce que d'habitude le Brigadyr sert à lancer les élèves en automatique, donc pour le pilote rien de bien fun, par contre là ça l'amuse de nous voir pendu à son avion, quand Damien y va à son tour, juste au moment où il lache lui et le pilote se regardent mutuellement et se font un signe sympa de la main : "on se comprend, là où on est, ce qu'on fait, c'est top".
Après ça revoilà les orages et là ça rigole pas, j'vous raconte pas comme tout était inondé de partout, à part...nos tentes, quelle chance ! Et quand enfin la pluie cesse et que tout est trempé de partout les anglaises arrivées il y a peu de temps essayent de lancer un Antonov en nous suppliant fébrilement d'arrêter de boire nos bières parce que sinon on n'aura pas le droit d'embarquer... mais bon leur projet d'Antonov tombe à l'eau la piste est clairement impraticable.
Du coup on est samedi soir, demain dimanche ca sera temps de rentrer, c'est finalement assez apaisant de terminer en ne sautant pas, on savoure tous les chouettes sauts de la semaine, ça m'en fait exactement 30, en comparaison en 2005 je n'en avais fait que 16, ça a carrément plus carburé ! En venant j'étais inquiet de ne pas revivre un aussi beau séjour que deux ans auparavant, cette crainte il n'en reste désormais plus rien, les journées ont été différentes, moins de découvertes mais plus d'action, pas autant de temps en compagnie des italiens mais Damien à lui tout seul ce sacré personnage compte autant que douze personnes !
Dimanche 9 : 06h30 départ de la voiture, et c'est reparti pour 1500 kilomètres de route en sens inverse : Bratislava, Vienne où on passe par le centre ville (ils ont aussi des Vélo'v!), Salzburg, Munich... entre Munich et le BodenSee c'est Damien qui conduit, évidememnt il maltraite ma voiture en lui faisant atteindre des vitesses déraisonnables, après ça on tombe sur un bouchon et voilà le moteur qui chauffe et qui émet des bruits bizarres... Arrgghhh jamais eu de problèmes avec ma voiture, mais il suffit évidemment que Damien soit au volant... Bon non je suis mauvaise langue tout le monde est fatigué c'est normal. Allez encore la Suisse à traverser, une dernière frontière (les frontières j'vous jure c'est plus ce que c'était, on a même pas eu à s'arrêter une seule fois), un dernier orage au niveau d'Annecy, je débarque Damien chez lui à Chambéry et sur le dernier bout de route qui me ramène à Lyon au lieu de dormir c'est drôle comme je suis tout euphorique, peut-être que le fait d'être toujours resté à deux normalisait tout ce que nous vivions, mais là en me retrouvant tout seul je prends vraiment pour moi tous ces bons moments, ah voler, sauter, le ciel et les vacances !
Il y a un seul avion que l'on a pas fait, mais c'est un secret vraiment très spécial, pour y embarquer il faut venir de France avec sa propre échelle... Là on ne pouvait pas savoir, mais la prochaine fois il est pour nous !
TYVOGO ! !