Nedveds Vincent et Manu à l'aiguille de la Nova...
.by Nedved Manu

 

Dimanche 13 juillet 2003. Il fait chaud, mais Nedved Manu est en forme. Hier il a décollé des écureuils à Plan Peisey, est descendu jusqu'aux Charmettes, c'est-à-dire à mi-chemin entre Vallandry et Bourg-St-Maurice, mais après il a réussit à remonter au niveau du déco, puis à passer vers les Vernettes et l'Aiguille Rousse pour finalement venir se poser aux Lanches après 1h25 de vol, la forme donc.

De son côté, Nedved Vincent... Nedved Vincent est-il toujours Nedved? Bien que membre fondateur du mouvement, ses récents mois d'inactivité font peser beaucoup de doutes sur sa capacité à assumer l'héritage Nedved. Mais qu'à cela ne tienne, Nedved Manu lance l'idée plaisante d'aller faire le pilier S de l'Aiguille de la Nova (TD, 400 mètres, Beaufortain...) et Nedved Vincent répond présent.

Réveil à 5 h, départ en voiture à 6, début de la marche d'approche à 7. Nedved Manu aurait préféré un horaire plus matinal, mais Nedved Vincent faut pas trop l'bousculer non plus. Question ouverte: un Nedved attaque-t-il tôt, voir très tôt ses courses, ou au contraire cherche-t-il à maximiser, voir à éterniser le temps de sommeil? Question d'importance pour laquelle Nedveds Manu et Vincent apportent deux réponses différentes...

Mais il est 7h et nous voilà donc sur le chemin. L'aiguille de la Nova est... ben au bout du chemin quoi, le soleil commence à lui venir dessus.
  On avance, et on prend la morraine à droite, tandis qu'à gauche apparait la Pierra Menta, où Nedveds Alain, Manu et Vincent ont déjà eu l'occasion de s'illustrer.
  Soudain, alors qu'on transpirait bien pépères, c'est l'agression. Un jeune délinquant nous fonce dessus pour essayer de nous voler notre matos, j'ai juste le temps de prendre une photo de son portrait, et comme il avait bêtement accroché sa carte d'identité à son oreille la gendarmerie d'Aime assure qu'on aura pas trop de mal à le retrouver.  

On reprend notre marche, l'Aiguille de la Nova se rapproche, le pilier S est bien visible, à la limite de l'ombre et du soleil.

 

 

 

 

Ca y est, on est au pied, petite vue en arrière sur la vallée et le chemin de montée, la pause caca comme si vous y étiez !

Bon mais c'est pas tout çà, maintenant y faut grimper! L1 6a, L2 6a, L3 6a... c'est dur, très dur pour Nedved Manu, pendu au bout de la corde, qui se tire désespérément à tous les clous qu'il peut et à tous les bouts de sangles qu'il trouve. Mais Nedved Vincent lui est impérial, il se joue de la peur et des difficultés pour tout passer en tête, voilà qui balaie rapidement les doutes que l'on avait dernièrement pu se faire sur ses aptitudes nedvedes

Et puis les difficultés deviennent plus raisonnables et Nedved Manu se risque à son tour en tête, monter en réversible c'est quand même mieux pour l'honneur.
Parmi les joies de l'escalade, on notera la longueur cheminée de Nedved Manu et le super rapage de sac à dos qui va avec, le départ de longueur en-surplomb-je-fais-un-grand-pas-dans-le-vide-et-je-me-tire-comme-je-peux de Nedved Vincent, l'autre surplomb en 6a avec le premier spit à 10 mètres à la sortie du surplomb (vive les Friends de Nedved Manu!) et quelques autres pas délicatement aériens...

     
 

15 longueurs plus tard on retrouve les deux Nedveds au sommet, et oh surprise il est déjà... 18h ! Coquin de temps qui passe trop vite... Surtout que si le panorama est sympa, la descente par l'arête O a pas franchement l'air évidente, il y a des rappels à trouver un un gros gendarme rouge à remonter, on ne sera surement pas rentrés à l'heure à la maison pour manger...

       
 
 

    Bon ben allez, la descente s'engage, rappels, noeuds, putain mais c'est par où le chemin??? Enfin rien n'arrête le Nedved, dont la principale qualité est de savoir se sortir de toutes les situations pourries. Nedved Alain envoie un gros cailloux large comme deux mains sur la tête de Nedved Manu, heureusement Nedved Manu portait son bob de planeur et reste juste sonné un bon coup. L'avantage de prendre un bob plutôt qu'un casque, c'est que le bob éponge un peu mieux le sang qui coule.       (Mais que vient faire ici Nedved Alain? non en fait vous aurez compris que c'était juste sa corde qu'il nous avait prêté, mais on est pourtant bien obligé de le tenir pour responsable de l'incident, les cordes mal élevées ont tonjours des maîtres mal élévés).    
D'habitude en montagne pendant une course le soleil on le voit se lever... eh bien là on l'aura vu se coucher! C'est sûr c'est joli, heureusement l'arête est bientôt finie, il ne reste plus que 2 heures dans les pierriers...   Ca y est, là ce sont les derniers moments de lumière, la corde est pliée et les chaussons enfin enlevés. Le début du pierrier ça va encore on voit où on met les pieds, mais après sur le chemin bonjour la galère!
  22h, 23h, minuit... on avance à une vitesse d'escargot, on bute sur les cailloux et on finit même par rater le dernier pont, demi-tour il faut remonter le chemin, et puis merde on traverse le torrent comme ça, ah tiens il est à sec et la lune se montre enfin, l'ambiance est évidemment un irréelle.

Et puis voilà finalement la voiture, Nedved Vincent manque de peu de se rater dans le virage mais évite quand même deux hérissons, 1 h du mat' nous voici rentrés chez nous!

(marche + escalade = 17 heures non-stop) * (belle escalade + joli paysage) / (quelques difficultés techniques et évènements imprévus pour corser le tout) = une réalisation typiquement Nedved...

Retour