Samedi 1er juillet. Départ de Lyon le matin direction les Ecrins, à 11h30 je suis au parking face au vallon de la Lavey, une des vallées de côté du Vénéon qu'on voit bien en montant à la Bérarde, à chaque fois elle me faisait de l'effet, avec sa cascade, ses pentes pleines d'herbes et une maison accrochée dessus... Là cette fois j'y vais !

Parapente + matos d'alpinisme sur le dos = 20 kg, mais à 13h30 je suis au refuge de la Lavey et je m'offre un bière et une omelette, quel luxe !

Ensuite l'objectif est de monter aux Rouies, de préférence par un certain couloir dit en "S", mais c'est loin et long et la plupart des gens bivouaquent au pied du couloir, vu que j'ai encore du temps et qu'avec le parapente je vais pas vite et pour m'économiser de la fatigue pour le lendemain je reprends donc le chemin à 16h.

Tout là haut c'est le sommet de l'Olan :

La montée du vallon est tout simplement magnifique, la tonne de fleurs, de cimes et de lumière, quel bonheur. Je crève de soif mais y'a de l'eau qui coule de partout et je bois à tous les ruisseaux.

J'arrive en vue des Rouies et pendant la montée au pied du couloir il se met à pleuvoir, catastrophe parce que je n'ai rien pour m'abriter ! Ouf heureusement fausse alerte ça ne dure pas.
Bon me voilà au pied du couloir, il a vraiment une sale allure y'a plein de passages sans neige sur des dalles de rocher pleines de terre, ah ça me dit vraiment rien...

Et en plus en continuant un peu plus loin je pourrais arriver au lac des Rouies : moi les lacs je commence à aimer ça autant que les sommets, j'ai vraiment envie d'aller voir le lac, alors je poursuis mon chemin j'y suis en fin de journée.

Je mange au bord du lac pendant que le soleil se couche...

L'olan et les dernières lueurs du jour...

Après encore un peu de marche pour dépasser le lac et aller jusqu’à la limite de la neige, 22h il fait nuit c'est le moment de dormir, sauf que... à part un sur-pantalon et une veste et ben j'ai rien d'autre pour passer la nuit, je me couche à même le sol sur les cailloux, coincé entre deux petits blocs de rochers et contre le sac du parapente pour m'abriter du vent, euh pour tout dire j'ai un peu grelotté.

E nfin bon ça passe comme ça et vers 2 / 3 heures je me remets en route pour monter au col de la Lavey -3300 mètres- qui communique avec le glacier des Rouies. Mais j'y suis trop tôt y'a un passage que dans le noir je ne trouve pas, j'attends le lever du soleil toujours en grelottant et ensuite je pars dans les rochers mais ce n’est pas le bon passage, il faut redescendre, bon à vrai dire je commence à être fatigué, si je continue comme ça pour aller au sommet des Rouies ça va encore prendre du temps et il sera trop tard pour décoller...

L'Olan encore, mais avec la lumière du matin cette fois :

Côté Lavey c'est par contre tout tranquille donc sans remords j'en reste quitte pour cette petite balade et je redescends pour aller décoller au niveau du lac de la veille, dominé par le sommet des Rouies.

Premier déco raté, après 50 mètres de course dans la pente il faut se rendre à l'évidence la voile ne monte pas y'a un sale caillou des Ecrins qui a du se prendre je sais pas comment dedans.


Je réinstalle tout sur une petite pelouse mieux mais.. très courte, allez GO j'y vais au premier souffle de brise que je sens et ça décolle comme d'un porte avion, cad en courant trois pas pile au bout de la toute petite piste et quasiment sans vitesse !

Une fois en l'air après c'est l'extase : en regardant à gauche en arrière c'est le déco et la pointe du vallon des Etages, puis j'avance un peu, je commence à tourner à droite pour prendre le vallon de la Lavey et je suis maintenant devant la cime du vallon.


Je survole un troupeau de chamois tous sur un névé (d’après ma petite soeur Dominique les chamois recherchent ainsi le frais en été).

Le vol est magnifique, le vallon de la Lavey est vachement long je me demande même si en finesse ça passe mais en restant sur les pentes au soleil c'est ok

Je survole le refuge et j'arrive au Vénéon et je tourne à gauche pour aller poser dans le petit bout de champ à la limite entre ombre et lumière au fond de la gorge juste à côté de la voiture : fallait pas le rater !

Pas de sommet donc, pas de grandes difficultés techniques, mais une belle aventure en montagne quand même, sauvage comme les Ecrins.


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