Les montagnes de Haute-Tarentaise, entre la majesté du Mont-Blanc, la tranquilité et la beauté de la Vanoise, la magie typique de l'Italie, j'aime tant... Mardi 15 août, avec ma petite soeur Dominique, c'est reparti pour y faire un tour !
Peut-il arrêter de m'appeler "PETITE" soeur un jour ??
05h30 départ de chez nous aux Lanches, une heure de route et 06h30 nous sommes garés au parking de la Savonne, c'est la porte d'entrée pour le Plateau de la Sassière. Attention ici j'ai déjà fait plein de choses : la voie Emprin aux Oeillasses une fois avec Alain et une fois avec Marc, le Tête du Ruitor avec Marc aussi, la pointe des Piagnes et la Becca du Lac avec Jean-Philippe, la Pointe de l'Invernet et la Barre des Colombettes avec Dom (et ouais moi aussi, j'ai une petite liste aussi) le Bec de l'Âne à ski, la rando du Lago San Grato... Aujourd'hui nous allons retourner aux Oeillasses, mais pour une autre voie : "Les Chaussons de Chéché". Bon d'accord le nom n'a pas la même poésie que "Grandeur des Cimes" à la Pointe de l'Invernet, mais je suis très intéressé de grimper cette belle montagne par un nouvel itinéraire.
C'est parti sur le chemin... et waouh Dom marche vite ! Trop vite pour moi même ! J'ai pourtant un bon pas, mais elle plus encore ! Avec tous ses trails la voici en super forme.
Euh, je faisais attention à ne pas aller trop vite justement... J'ai bien senti que mon vieux bouquetin de frère traînait la patte...
Mais après le refuge du Ruitor quand ça recommence à monter nous ne faisons pas attention et nous ratons le petit pont.
Je lui parlais des patous et de mon stress d'en croiser un...
Nous allons alors traverser le torrent par les rochers, c'est tout glissant, et tandis qu'elle saute devant moi, je vois un truc rouge et blanc tomber de son sac droit dans l'eau ! Sa compote elle dit, et aussi... je ne l'ai pas vu, mais... son téléphone ! Alors je plonge mon bras dans l'eau, c'est profond et tout sombre mais je sens une forme plate et longue que je saisis... C'est le téléphone ! Et aussi incroyable que cela paraisse, il va sécher durant la journée et se remettre à fonctionner. Par contre la compote qui flottait est partie elle, emportée par le courant.
Un rocher glissant comme de la glace... J'ai mis une jambe dans l'eau et pour me récupérer, j'ai mis les mains. Mon sac a basculé, j'ai vu ma compote tomber et partir en flottant dans le courant déchainé du torrent. Je la gardais précieusement comme récompense d'un bon effort... je l'avais gagnée au trail de Champagny... tristesse... Subitement, je pense que dans cette poche, il y avait aussi mon téléphone ! Poche vide ! L'angoisse, comment le retrouver ? Emmanuel n'a pas tergiversé, il a mis le bras, il l'a sorti d'un gros bac d'eau remuant profond de 40cm ! Dingue ! Au départ, il ne fonctionnait plus, puis au fil de la journée, il a retrouvé ses fonctions... sauf les objectifs photos qui sont remplis de buée. Fini les selfies !
Bref, nous nous remettons en chemin, Dom toujours plus rapide que moi, le soleil nous touche quand nous arrivons au Lac du Petit. Nous en sommes à 1h30 de marche, encore 30 minutes à remonter des pentes herbeuses et des rochers et 08h30 nous sommes au pied de la montagne. 30 minutes pour s'équiper et à 09h00 nous attaquons la voie, c'est bien comme ça comme horaire.
Grmmpfff les premiers pas d'escalade me sont un peu pénibles, ça fait quelques temps (des années...) que je n'ai pas touché au rocher ! Le sac, le casque, toute la quincaillerie, les noeuds de la corde... ce sont des complications tout ça, mais allez c'est très bon aussi de s'élever en grimpant. R1 et Dominique me rejoint, comme elle est en bonne forme et bien entraînée (elle était à l'Aiguille de la Vanoise il y a trois jours) nous allons faire en réversible, ça sera une première pour elle.
Finalement, c'est ce qu'il y a de mieux le réversible... On enchaîne plus efficacement et on a double temps de repos au relais.
Elle monte donc à R2, j'y arrive ensuite et je repars jusqu'à R3 : une belle grosse terrasse où on pourrait même planter une tente, j'aime bien les relais comme ça moi !
Pour ma part, je préfère les relais où je suis suspendue dans ma vache. Je me dis que personne ne peut venir me chercher et m'emmerder quand je suis ici.
Dom part dans L4 et quand je grimpe à mon tour je constate que c'était plus sérieux que les longueurs précédentes, Dominique en tête a bien réussi !
Je ne me suis pas posée de questions, j'ai grimpé en trouvant plein de prises même si la paroi était très aérienne avec des écailles qui ne demandaient qu'à tomber. C'était de toute façon plus facile que les exercices de Christophe Laumone à Fontainebleau, et plus facile que les 6a de Jean-Philippe Mollard à la falaise Saint-Léger.
Puis je fais L5 qui nous conduit au sommet de la Petite Oeillasse après un bon dièdre.
Soudain un jet arrive à toute bombe en remontant les pentes du col du Petit depuis l'Italie et rebascule au Sud, je reconnais un L-39 si j'avais quelques €€€€ de trop j'irais bien me promener ainsi...
Mon vieux bouquetin de frère me demande de lui offrir ce vol pour son anniversaire... Euh, je lui réponds que les nouvelles cordes que je viens d'acheter sont pour ses cinq prochains anniversaires (sous ma garde néanmoins).
Mais revenons à notre ascension : à partir de maintenant la suite je connais, Dominique désescalade jusqu'à la brêche et après je monte la belle dalle avec la fissure toute fine.
Mon passage préféré : les deux mains dans une fissure, puis une main qui se décale sur l'arête tandis que les pieds restent en adhérence sur la dalle. J'étais regardée par un guide qui arrivait derrière... Je me suis appliquée.
Puis Dom poursuivra en plaçant quelques points et nous irons finalement corde tendue jusqu'au sommet de la Grande Oeillasse.
Le sommet... un tas de cailloux les uns sur les autres... On se demande comment ils sont arrivés là !
Une cordée de trois avec un guide était apparue au sommet de la Petite Oeillasse en arrivant par la voie Emprin mais okay nous garderons de l'avance sur eux. 12h30, altitude 2721 mètres clic clac photo souvenir frère / soeur et nous descendons au départ du rappel. Un gros noeud de pêcheur triple pour réunir les deux cordes et Dominique s'engage dans la descente... Sauf qu'elle part avec ma plaquette que je dois utiliser comme descendeur, hopla elle peut encore escalader pour remonter me donner mon équipement. Après son rappel c'est mon tour, et voilà 13h15 nous rangons tout le matos dans nos sacs.
Descente à pied sur le Lac du Petit, au bord de l'eau je me déshabille pour nager un coup, ouhlaaa c'est froid mais ça fait aussi du bien.
Pic-nic et 14h15 nous repartons. Le vent de vallée souffle qui fort est rafraîchissant. J'aime bien cette ambiance entre le grand torrent d'un côté et les herbes marécageuses où poussent les linaigrettes de l'autre côté, à part que Dom galope toujours devant et que moi je vais moins vite !
Je lui donne un paquet de biscuits bretons pour lui donner de l'énergie, il en a besoin ! Cela m'évitera de le manger aussi :)
16h00 retour parking et voiture, 17h00 retour maison, l'horaire fut bien tenu et je suis heureux de cette journée à grimper dans la montagne.
Une journée parmi mon top 5 des meilleures journées de cet été !