3, 2, 1, Base !

Depuis mon premier base en 2004, au fil des années, j'ai fait une trentaine de sauts variés : 1 falaise, 6 ponts, 2 parapentes biplace, 1 ULM pendulaire, 14 autolargages parapente, 4 téléphériques, 2 ULM autogires, 1 montgolfière... Mais bon, avec des périodes de grands écarts de temps entre les sauts, ça a toujours été un peu comme si je recommençais à tout découvrir à chaque nouvelle fois. Pour mieux apprendre et ne pas rester trop seul, je m'inscris à un stage : mardi soir 5 oct. départ en voiture, je roule de nuit, je m'arrête pour dormir un peu et mercredi matin 6 oct. je me trouve dans l'Aveyron où il y a un beau pont. Nous allons être quatre stagiaires avec Tom Zzzipette (3000 base au compteur et qui fera de trop beaux aerials quand il sautera avec nous). Mais ouhlala il y a un vent froid et tout est rude et rustique ici. Je savais à peu près plier l'ancien Vertex + Fox que me prête depuis longtemps Damien, dans le cadre du stage j'ai maintenant en plus Crux + Hayduke, mais je me retrouve en détresse à m'échiner à plier ce nouveau matos avec une nouvelle méthode. Je bloque sur le rangement du caisson central, ça finira enfin par se faire (en fait rien de plus que tout bien pousser dedans, tirer et aplatir, mais je n'étais pas assez propre dans ce que je faisais) mais quelle souffrance quand même, et pour la mise en sac je reviens finalement à mon pliage avec deux grands plis plus facile (avec loop rabat du haut plutôt que fond de sac).
À part ça le vent se calme, il fait un peu moins froid, le ciel est bleu et sur le pont il règne un grand soleil, la nature brille de couleurs jaune, vert, beige, ocre ; c'est beau tout ça. Sauts en PCA, extracteur à la main, et rangé.

Verrières du matin,
extracteur à la main,
le soleil à l'horizon,
qui nous touche de ses rayons.

Verrières de l'aprem,
extracteur rangé ça on aime,
sous nos pas l'ombre du pont,
et sauter comme des oisillons.

Loïc, Anto, Manu et Maël,
avec leurs sacs et leurs ailes,
écoutent Tom Zzzipette,
Maître Air Galipettes.

Octobre 21,
3, 2, 1, Base.

 

Puis le stage se poursuit en Italie au nord du lac de Garde : le Brento ! Effectué deux sauts, avec du bon et du pas bon :
:-) Le Brento j'y étais déjà venu tout seul, je n'avais pas osé sauter... Là désormais c'est différent je suis mieux préparé, okay je saute et je pars en dérive, c'est super super. Cette grande falaise avec un énorme dévers permet une bonne sécurité. Le debrief video de Roch Malnuit est très utile.
:-( Le Brento c'est pire qu'un déco de parapente... La montée en navette qui rebondit de trous en cailloux sur le chemin, puis tous les base-jumpers qui attendent à tour de rôle à l'exit, avec le vent froid et le ciel gris, comme des pingouins sur un bout de banquise, arrhhpppfff. Et surtout, la violence de l'ouverture quand on est en vitesse terminale en dérive... La première fois je me fais complètement surprendre mon corps part dans trois tours de vrille je me dépêche de défaire ça avant de trop me rapprocher du côté droit du grand dièdre, la deuxième fois okay je reste axé avec les genoux un peu repliés qui reviennent sur l'avant, mais c'est ma tête qui brusquement est plaquée en arrière, c'est ultra fort je suis complètement sonné.

Mercredi 13 oct. je ne veux plus resauter, j'ai trop mal à la nuque je ne peux pas risquer ça encore une fois, en même temps je sais que mon absence est difficile à la maison pour Sabina avec les enfants et au travail, donc je vais m'arrêter là. C'est déjà une chance incroyable d'avoir réalisé ces sauts, tant pis pour la suite que je ne ferai pas, il faut penser à tout ménager et tout accorder pour le mieux. Je chercherai ultérieurement à m'exercer à une bonne position d'ouverture, à temporiser cette Hayduke neuve et ventée, ou préférer la vieille Fox, et alors je pourrai revenir tracer de grandes lignes au Brento.

Au moment de repartir je recule contre l'angle d'un muret et grmmpfff je crève un pneu. Je n'arrive pas à faire sortir ma roue, nous allons chercher l'aide du mécanicien très gentil d'un garage de carrosserie qui résout le problème en trois coups de masse. Je m'arrête à Rovereto pour sonner chez Fra Nicola, le prêtre qui nous avait marié avec Sabina aux Frari à Venise en 2007. Il arrive bientôt, nous sommes très heureux de nous revoir nous sommes toujours restés en contact. Grâce à la malchance de la crevaison je me trouve au moment de manger le pranzo avec lui et les autres frères franciscains. J'arrive en soirée à la maison et je suis le lendemain au travail c'est bien comme ça.

EMMANUEL

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