Nedved Marc venant de Hollande pour faire prendre l'air a son piolet et à ses crampons, Nedved Manu ayant bien envie de s'évader du programme que lui dictent habituellement ses quatre Nedvedons, Nedved Vincent se manifestant à nous depuis Chicago par la visite surprise de son petit frère Hugo, voici constituée notre cordée pour aller se promener dans les beaux paysages de Haute Tarentaise.
On part de Peisey et on se gare au parking du Saut, 05h30 on commence la marche alors que le jour se lève, bon timing. Nous sommes dans le vallon de la Grande Sassière que nous marchons d'un bon rythme jusqu'au glacier de Rhêmes-Golette. On sort le matos et on s'encorde, ça fait plaisir de faire crisser les crampons sur cette belle glace vive.
Mais où aller ? On avait pas de programme fixé d'avance compte tenu de la météo trop incertaine. La pointe de la Traversière et la Tsanteleina on a déjà fait, traverser jusqu'à la Grande Sassière avec tout ce vent et ces nuages ce n'est pas raisonnable, alors allons simplement à la pointe de la Golette ou a la Granta Parei, les petits mais sympathiques sommets qui se découvrent au fond du glacier.
La Granta Parei nous inspire bien alors on aborde ses pentes caillouteuses côté Ouest et on commence à monter dans du rocher... dans des empilements de rochers... dans des empilements de rochers brinquebalants. Quelques petits d'escalade ça va, mais le haut de l'itinéraire nous laisse dubitatifs. En fait on ne sait pas par où ça passe, il y aurait une vraie petite longueur à faire on est pas suffisamment bien équipés pour ça, pour Hugo ce n'est que sa deuxième sortie en montagne, on va contourner côté Sud voir si ça va mieux.
On traverse par des dalles rocheuses, il faut être vigilant à ne pas glisser, non ça ne va pas mieux par là, ça pourrait passer en vraie escalade mais nous ne sommes pas prêts pour ça, dommage. La Granta Parei est plus grande que ce qu'on avait l'impression depuis le glacier de Rhêmes-Golette ! Et puis avec un tel vent de toutes façons ce n'est pas facile. Tant pis on pousse jusqu'au bord de la grande barre rocheuse qui marque la fin du glacier de Rhêmes-Golette, que de gaz là derrière dans la paroi Est ! Et toujours quel vent ! Mais la vue sur le massif du Grand Paradis est très belle.
Notez que nous sommes maintenant intégralement en Italie, ah ça sent bon le dépaysement, les pâtes et les pizzas, les ruelles avec le linge qui sèche sur les fils entre les maisons, Toto Cotugno... C'est la faute au vent qui me brasse les idées !
On redescend sur le grand plateau glaciaire, la Granta Parei semble de nouveau très accessible, mais maintenant on sait que c'est un peu moins simple qu'il n'y parait. On reviendra ! Ca m'avait fait pareil au Coolidge : la première fois au col de la Temple, seul, en fin de journée, sans savoir vraiment où ça passait... ben je n'étais pas passé. En y retournant une deuxième fois, le matin cette fois et après m'être renseigné sur le chemin à travers les vires c'était passé sans problèmes. Nous reviendrons donc car c'est un beau bastion qui domine le Val di Rhêmes et ce massif du Grand Paradis qui, hormis le sommet principal et la chaîne frontalière, me reste inconnu.
Il y aussi des petits lacs glaciaires où j'imaginerais bien une waterline, ancrage sur rocher d'un côté et sur broches à glace de l'autre côté... Je regrette de ne pas être monté sur un sommet, mais j'apprécie toujours de me balader parmi les montagnes et de faire germer des idées pour des projets futurs.
Reste la marche de retour sur le sentier, eheh le vallon est bien long, on était bien monté ce matin.
Une fois rentré à la maison je regarde sur le Web, ça se grimpe bien cette montagne, ça se skie même au printemps, et pourquoi pas aussi se décoller d'un côté ou se sauter de l'autre... Tous les rêves sont permis, il faut seulement les réaliser, l'un après l'autre, patiemment car le travail et la vie normale prennent le plus de temps, mais ne jamais s'arrêter, toujours garder son envie de montagnes, de grimpe, de glisse, de vols et de sauts. EMMANUEL