Dimanche 12 août 2012, je suis en vacances à San Donà di Piave chez les beaux-parents... où après chaque séjour je me promet de ne plus jamais revenir et tous les six mois je me fais avoir je reviens. J'avais pourtant prévu un bon programme pour m'occuper, mais patatras Stella hospitalisée une semaine, Sabina et moi à nous relayer en permanence à son chevet, tous les projets se sont écroulés. Dès le retour de Stella à la maison allez vite vite j'ai très envie d'aller marcher et décoller en parapente dans les montagnes toutes proches. J'ai déjà volé de Piancavallo mais il y a toujours le sommet du Monte Cavallo, incontournable, qui domine de 2000 mètres la région, en me levant tôt je pourrais réussir cette affaire dans la matinée, afin de vite revenir m'occuper de ma petite famille.
03h30 réveil, 04h15 départ, 06h00 voiture garée altitude 1300 mètres, 06h15 j'attaque la marche. Le soleil se lève pendant que je suis dans la forêt, la ligne d'horizon est plus basse que moi, un magnifique feu de lumière vient transpercer branches et feuillages pour illuminer la terre et les arbres. C'est somptueux, le phénomène ne dure pas plus de cinq minutes.
Le ciel est couvert et on voit les nuages défiler rapidement du Nord-Ouest, ça n'augure rien de bon pour le vol, mais enfin la météo a dit beau temps, même si je ne décolle pas d'en haut j'arriverai bien à tirer mon épingle du jeu. Je sors de la forêt et je débouche sur le Val Sughet... entièrement bouché et sous les rafales d'un violent vent descendant, putain mais qu'est-ce que c'est que ça, ça ne volera jamais ! Pfff de toutes façons allez ça ne m'enpêchera pas de monter au sommet, dans cette région la météo et les prévisions j'ai jamais rien compris, avec un peu de chance ça va peut-être se lever dans la matinée ?
L'avantage d'une LOL+Radicale c'est que le sac pèse pas lourd, au pire ça sera une rando normale, et puis j'ai de super nouveaux bâtons pour m'aider à marcher donc je suis le chemin. Un peu avant la Forcella del Cavallo je prends l'itinéraire qui monte directement sous le sommet, il y a un cable pour aider, 08h30 ça y est me voilà au sommet, altitude 2251 mètres.
Je suis toujours en pleins nuages, c'est dommage parce que le panorama doit être très chouette j'aurais vraiment aimé le découvrir. Et waouh il y a un de ces vents, j'avais juste prévu de m'habiller léger, j'ai limite froid !
Pour descendre je suis maintenant la crête qui va sur la Forcella del Cavallo, ça fait ainsi une petite boucle. Entre rochers abrupts et pentes d'herbes le cable qui marque l'itinéraire n'est pas superflu. Une petite remontée, le terrain s'élargit, je croise un groupe de moutons.
Je sors des nuages mais pas du vent, décidément ce n'est pas ici que ça volera. Au fond du Val Sughet, avec un déco pour la dernière descente sur Piancavallo peut-être ? Vous avez remarqué, j'ai tellement rien à faire au cours de cette balade qu'il ne me reste plus que les fleurs à prendre en photo.
J'arrive au bout du vallon, toujours le même vent ! Il n me reste plus qu'à finir la descente à pied... ou alors côté ouest on voit un chemin partir à flanc de montagne... qui pourrait bien faire la jonction avec le grand télésiège que l'on aperçoit fonctionner, je vais tenter ma chance ainsi. Plutôt qu'une vilaine descente me voici donc reparti sur une jolie traversée, je tourne autour de la montagne... et me voici à l'abri du vent, ça devient très tentant de décoller. Mais que décider ? Je sais que ce n'est qu'une zone abritée par rapport à l'ensemble de la montagne qui reste sous le vent. Ca pourrait être suffisant pour voler jusqu'en bas... ou peut-être pas, arrfff je suis plus prudent que hardi, je continue le chemin à pied.
J'arrive au télésiège, hopla quelques centaines de mètres de D- que je n'aurai pas à m'user les genoux ça va bien ainsi, 11h30 je suis de retour à la voiture. Je suis déçu de ne pas avoir volé ni d'avoir pu voir tout le paysage. Mais parcourir et découvrir un nouveau coin de montagne c'est toujours une joie, et cette sortie est ma seule distraction parmi douze jours de vacances en Italie (à part deux slacklines aussi), gardons en tout de même un bon souvenir.
"Il vaut mieux regretter d'être au sol que regretter d'être en l'air", j'ai donc choisi de ne pas décoller hein ? Rentré suffisamment tôt à la maison pour m'occuper sagement des enfants, je vais à la picine avec Victor et Félix et je décide de leur faire une démonstration de plongeon. Groupé avant du bord, commençons par les classiques. Je monte bien, je groupe et je tourne et belle entrée à l'eau, je sais toujours faire. Houla les mains touchent le fond, c'est pas profond... un instant après BOUM c'est la tête qui tape. Pas grave j'en ai déjà vu d'autres, je remonte un peu sonné... oui mais ça saigne de partout, les gens de la piscine prennent ça au sérieux, la coupure est pas grande mais profonde, je vais à l'hôpital où on me fait quelques points au front. Ahlala, prendre garde en montagne et se faire avoir bêtement comme ça avec ce genre d'accident à la con qui pourrait te laisser aussi sûrement handicapé que si tu impactais le relief en volant !
EMMANUEL