Cette histoire de slackline commence par un petit vol en parapente : mercredi 15 août 2012, je monte à pied au lac de l'Étroit voir si ça traverserait en slackline. Réponse oui, entre les gros et les petits blocs de rochers tout autour il y a plusieurs possibilités pour tendre des lignes, courtes ou longues. Ce petit repérage effectué, je monte sur la crête entre Croix Bozon et Friolin et j'installe mon déco pour rentrer à la maison.
Tout de suite après le déco on survole le lac de l'Étroit, vite vite il faut se dépecher pour le photographier, c'est le sujet de notre histoire ! Et ensuite vol très sympathique jusqu'aux Lanches.
Vendredi 17 août 2012 je remonte au lac de l'Étroit, bien plus chargé qu'avec mon léger parapente : ça serait normal de prendre ma Supertube 32 mètres, mais ça serait trop bête d'être trop court de quelques mètres. Je ne suis pas sûr non plus de la hauteur disponible ni de ma capacité à avoir des points forts pour bien tendre, donc plutôt que la Supertube, je préfère prendre ma Maverick, moins élastique et plus longue... oui mais longue de 150 mètres et sacrément plus lourde ! + la corde de tension et les cordes d'amarrages (plus longues que les élingues habituelles pour faire le tour des rochers) et toute la quincaillerie, et encore un peu de matos photo, voilà un bon sac de vingt kilos. Mais il y a une belle waterline alpine qui m'attend là-haut, les 7 à 800 mètres de dénivellée sont vite avalés.
Altitude 2166 mètres, nous voici au lac de l'Étroit. Je fais plusieurs fois le tour du gros bloc au milieu du lac avec une corde pour constituer le premier point d'ancrage. Puis en face sur la "plage" je mets la tension (paire de poulies doubles) sur une sangle autour d'un petit rocher, tension qui sort sur une poulie Mini Traxion elle-même attachée sur une autre sangle d'un autre petit rocher. Après j'ai encore un renvoi sur Tibloc et mini poulie pour bien tirer. Je tends...modérément, parce que j'ai quand même été un peu optimiste sur le positionnement de mes cordes autour des rochers, j'ai pas envie des les voir sauter et de tout recommencer.
Allez première traversée, plusieurs montées et descentes sur la slack avant de se lancer, c'est pas beaucoup tendu ça bouge, mais ça ne touche pas l'eau et voilà ça traverse, YES ! Puis dans le sens retour le départ est plus difficile...et l'eau plus profonde, là c'est baignade en entier à chaque tentative ratée ! Mais ça passe et je fais plusieurs aller-retours.
Pendant ce temps l'appareil photo travaille tout seul : je l'ai monté sur un trepied et branché ma télécommande dessus, il prend une photo toutes les x secondes y fois de suite après un éventuel délai z d'attente (je paramètre comme je veux), comme ça il y a quelques bonnes images de la session au final, même si je suis tout seul. Une série de photos face à la montagne, puis une série avec le Mont Blanc et les Grandes Jorasses à l'horizon !
Un joli petit moment de slackline ! Mais pas le temps de s'attarder, j'ai une femme et des enfants qui m'attendent. Tout démonter, recharger les vingt kilos dans le sac, et c'est reparti sur le chemin à la descente, je suis de retour à la maison en début d'après-midi. Ca donne envie de revenir : là j'ai tendu la plus simple des lignes, mais il y a un peu plus long et plus joli encore. Beaucoup plus long aussi, mais plus tôt en saison, quand il y a alors plus d'eau et de fond.
EMMANUEL