Sabina partie chez ses parents avecVictor et Félix , profitons-en pour faire un peu d'exercie en montagne ! Samedi 27 août, 13h00, je quitte Lyon. 15h15 la voiture est garée à St Christophe en Oisans et je pars direction le vallon de la Selle. Il a neigé la veille, névés et glaciers ont repris une belle couleur blanche, dans la lumière de fin d'après-midi c'est un beau spectacle pour accompagner la marche.
18h15 me voici au refuge de la Selle, accueil chaleureux des gardiens. Le réveil pour le Râteau est à 04h00, mais comme je suis avec le parapente et que je ne sais pas d'où je pourrai décoller mais que je ne veux pas décoller trop tard, ils me proposent gentiment de me lever plus tôt, à l'heure que je veux, le petit dej sera prêt sur la table, cool. Je mange avec un stéphanois et trois marseillais, dont un astronome. Le soir venu il nous montre plein de choses dans le ciel, en les indiquant avec son pointeur laser : l'étoile polaire (la seule fixe dans le ciel), Arcturus, très brillante (qui garde la Petite Ours et la Grande Ourse), un infime halo c'est le galaxie d'Andromède (le seul objet extérieur à la Voie Lactée que l'on puisse voir à l'oeil nu) et puis soudain un objet extrement brillant qui file vite, c'est l'ISS, la station spatiale internationale (dont il observe les sorties de cosmonautes avec ses amis au téléscope!). Etc etc etc, à part qu'on meurt de froid c'est passionnant. 10h30 je vais me coucher, je ne dors que d'un oeil.
01h30 mon réveil sonne, grmmfff quelle idée de se lever si tôt, enfin bon je prend mon petit déjeuner et à 02h10 je suis sur le chemin du Glacier de la Selle. Je perds juste la trace à deux moments mais je la retrouve bien et je prends pied sur le glacier. Il n'y a qu'une grande traversée à plat faire, nombreuses crevasses mais bien marquées et pas très grandes qui s'emjambent facilement, même si ça reste stressant. J'arrive à la brêche du Râteau, un petit couloir rocheux à escalader pour monter à l'arête Sud qui conduira au sommet. L'escalade n'est pas dure mais enfin en pleine nuit c'est pas si simple.
Ca y est je suis sur l'arête, du rocher facile puis une grande partie neigeuse, j'aperçois les lumières des cordées qui partent du refuge et le soleil se lève. J'arrive au col entre sommet Est et antécime Est, de nouveau un peu de grimpette et me voici à 3809 mètres au sommet Est du Râteau, à 07h30, juste quelques minutes après le soleil.
Chouette panorama et beaucoup de vent, des rafales entre 20 et 40 km/h de NO, ça ne me va pas du tout ! En fait je m'en doutais un peu, mais j'avais depuis longtemps envie de venir ici, et puis mon nouveau matos n'est pas plus lourd que si j'avais corde, baudard et matériel de sécurité sur glacier, donc j'étais prêt à tenter le coup. Il faudra seulement décoller de plus bas, c'est pour ça que je suis en avance, donc tout va bien. A la descente le début de l'arête est toujours balayée par les rafales de vent descendantes, mais un peu avant d'arriver à la brêche c'est fini, il y a même une brise montante ! Mais je m'interroge : est-ce déjà une brise thermique qui monte des rochers du Chatelleret au soleil ? ou suis-je toujours sous le vent du sommet, est-ce que ce n'est pas plutôt des gros rotors qui reviennent ? d'autant plus que c'est un peu rafaleux. Dans un cas c'est le ticket pour un super déco et un super vol, dans l'autre cas c'est un gros risque d'aller s'écraser 100 mètres plus bas... Mais comme j'ai encore le temps je continue la descente, la désescalade de la brêche passe beaucoup plus facilement qu'à l'aller, idem pour le glacier. Je me retrouve sur le chemin, je traverse vite toute le grande partie de blocs et de pierres et j'arrive aux premières pentes d'herbe, là plus de problème de vent météo et décollage facile.
J'installe tout et à 10h15 hopla je suis en l'air, je passe juste au-desssus du refuge et me voilà face au vallon de la Selle, qui est bien long !
En restant bien du côté au soleil je bénéficie de quelques bouffes qui améliorent un peu mon vol, j'enchaîne les survols de crêtes et de couloirs herbeux et caillouteux, c'est très cool. Au fond du vallon ça tourne à gauche, ah mais je vais manquer de hauteur, vite vite atterir pendant qu'il est encore temps, parce que j'avais reperé à la montée, la fin du vallon est imposable : que des gros cailloux, des blocs, des arbres, de la pente et une rivière au fond. Un virage et déjà j'arrive au sol, humpfff atterrissage un peu rude, à côté du chemin.
Et voilà qui arrive ? Les trois marseillais et le stéphanois. 10h45 matos replié, encore un peu de marche pour finir et 11h15 je suis de retour à la voiture. Avec un meilleur vent météo ça aurait pu être un bien plus grand vol mais maintenant que je suis vieux et sage je suis bien content comme ça, encore de belles images à garder dans son souvenir. Et maintenant une waterline sur le Vénéon ? Arrfff je suis un peu fatigué quand même, je mange juste un kebab à Bourg d'Oisans et une idiote de Belge me recule dedans, mais heureusement ma voiture et moi on est solides !