Lundi 9 août 2010, Dominique (qui s'occupe maintenant beaucoup
de son site de vente de bijoux avec les Pendentif Montagne et
les Croix de Savoie) et
E2 viennent juste d'arriver de leurs quelques jours de voyage post-mariage,
viennent juste d'arriver de leurs quelques jours de voyage post-mariage, ils
font une première rando pour aller dire bonjour aux bouquetins sous le
Mont Pourri et hop c'est parti pour notre sortie d'escalade annuelle, direction
le Beaufortain. On passe par le Cormet de Roselend, ça fait un peu plus
de voiture que de monter depuis la Côte-d'Aime et le refuge de la Balme,
mais ça change ainsi un peu, la vue sur l'Aiguille des Glaciers et le
Massif du Mont Blanc est très belle.
Choupette (ma petite voiture) a bien aimé aller se promener dans ce joli coin mais n'a pas vraiment apprécié le gros caillou qui lui a égratigné l'arrière-train (E2 non plus d'ailleurs) !
On se gare aux
chalets de Treicol et on attaque la montée bien au frais à l'ombre.
On distingue déjà la tête de Lion tandis que la Pierra
Menta s'impose dans le paysage.
On approche de la montagne, c'est vraiment une belle paroi !
Et pourquoi la Tête de Lion s'appelle ainsi ? C'est simple y'a qu'à regarder le sommet...
1h30 pour faire l'approche, c'est le bon horaire, nous voici à
l'attaque. Je monte la première longueur pendant que Dominique se débat
avec les trente-six millions de noeuds du rappel d'Alain, arrivé au premier
relais je vais y poireauter une sacré heure avant que Dominique remette
enfin tout en ordre et me rejoigne !
Qu'on en parle des noeuds... un méli mélo de dingue ! J'étais folle de rage et j'avais mal aux bras avant de commencer l'escalade à cause de cette stupide corde !
Deuxième longueur fissure en 5b,
je suis une ligne de spits que je trouve sacrément dur je n'y arriverai
pas alors je préfère tenter ma chance en suivant les pitons qui
partent à côté en diagonale... et c'est ça
la voie, il y a plusieurs itinéraires qui se croisent c'est pas vraiment pratique.
En fait notre voie c'est la première ouverte sur la montagne, la "classique"
restée en terrain d'aventure, y'a des relais mais rien entre c'est pas
facile à suivre et mes deux topos (le "IV SUP" et le "Topo
de la Vanoise") pas bien clairs.
On fait deux longueurs pas très intéressantes dans du rocher pourri alors qu'il y aurait de belles dalles cannelées à grimper à côté mais trop difficilement protégeables. On arrive au pied d'une large fissure, raide et évasée, donné en 4 sup pour un topo, 5a pour l'autre... et là franchement je comprend pas, c'est quand même bien plus dur, un peu comme les 5 de Chamonix quoi... Il faudrait de gros coinceurs qui de toutes façons ne tiendraient pas ou de gros friends que de toutes façons je n'ai pas, alors je préfère partir sur le côté nord pour suivre des fissures faciles qui mènent sous la Tête.
La dernière longueur est donnée en 4, là
encore je m'interroge, c'est déversant et visiblement ça vaut un peu plus hein... et comme
on a déjà doublé l'horaire initialement prévu, qu'E2 nous attend au col
du Bresson, que Sabina a bien du travail à la maison avec Victor et Félix,
je n'insiste pas et je file directement sur la crête qui permet de rejoindre
les grandes pentes d'herbes côté lac de Presset, un peu de corde
tendue et voilà c'est fini.
Quelques longueurs faciles... d'autres moins, qui m'ont valu plusieurs positions de phacochère en détresse. Un grand souvenir de la longue traversée de désescalade sur l'arrête où je ne devais obligatoirement pas lacher si je ne voulais pas faire un petit saut de 10 mètres dans le vide (aucune assurance intermédiaire pour cette longueur).
Mouais bof je suis assez déçu, entre le trop facile dans du mauvais
rocher et le trop dur pas équipé je n'ai pas trouvé le
plaisir que j'espère de l'escalade d'une voie en montagne. Enfin bon
c'est comme ça, on a adapté notre parcours sur la montagne à
la forme et à la technique dont on disposait ce jour-là. Mais
quel beau paysage !
En tout cas, la roche était franchement friable... d'écailles en écailles... fallait vraiment tester les prises avant de s'y aggriper. Heureusement que j'avais un casque car je me suis prise quelques cailloux de la part d'Emmanuel sur la tête (mais j'en ai envoyé de plus gros encore). Cette course était un peu stressante en fait car j'avais l'impression que tout allait s'écrouler. En position d'équilbre, j'ai vraiment regretté toutes les pizzas mangées durant mon séjour en Italie, j'ai rentré mon ventre pour essayer de me faire plus légère et j'ai pensé "oh mon Dieu, faîtes que tout s'écroule après que je sois passée"... Néanmoins j'ai quand même apprécié cette course.
Du sommet on est pile dans l'axe de la Pierra Menta, pleine vue sur l'arête N déjà grimpée avec Vicent !
On retrouve E2 au bas de la montagne maintenant toute ensoleillée,
c'est sûr elle fait toujours envie, il faudra y revenir avec un N'Alain
ou un N'Vincent en tête !
Anecdote: ayant toujours la cicatrice de la roche qui m'a griffé la cuisse pendant l'ascension de la Barre des Colombette, j'avais bien fait attention à mettre un pantalon et à ne pas me faire d'égratignures pendant l'escalade... J'ai donc bien pris mon temps pour escalader proprement... tout ça pour me vautrer comme une crêpe sur le chemin du retour, c'est-à-dire sur le chemin emprunté par tous les randonneurs lambdas de 70 ans... Je suis donc revenue avec trois gros bleus et plusieurs erraflures (qui devraient s'effacer contrairement à celle de Choupette).