Piments 3 - Alain 1
.by Nedved Alain

 

Il est des jours comme ça où l'on se demande pourquoi l'on n'est pas resté dormir toute la journée précédente...
Regarder un match de foot entre copains, c'est super sympa, même si l'on rate les 2/3 des buts marqués à cause d'un Manu "qu'il fallait pas inviter".
Partager la tension créée par cet affrontement au sommet, frémir à la moindre occasion donnée aux attaquants, insulter copieusement des joueurs "payés des millions et pas foutus de viser une porte de + de 5 mètres de large...", tout cela fait partie de ces petits instants qui nous aident à tenir jusqu'au résultat de l'élection présidentielle américaine qui, si elle permet aux républicains de rester au pouvoir, nous forcera à quitter la planète, ou ce qui l'en reste.
Mais je m'égare.
Ce qui rajoute au bonheur d'être ensemble dans un salon confortable alors qu'une vingtaine de couillons courent comme des bêtes sur un terrain pendant 1h30 alors qu'il fait plus de 27 degrés dans leur stade, c'est de boire en même temps des bières, et de grignoter quelques petites choses aux goûts exotiques, voir stimulant; en fait, épicés.
Et oui : rien ne vaut, lorsque l'on a décidé de s'engager sur ce terrain, un bon piment "doux" masséré dans le vinaigre, découpé en tranches et présenté à même la noble planche accueillant Md. Saucisse et M. Chorizo. Puis un autre. Puis encore un autre (non, ce n'est pas du comique de répétition. En fait CE N'EST PAS DROLE DU TOUT). Au moins, avec ça, pas de détours, pas d'atermoiements : on fonce; ça permet de réclamer à boire ensuite pour calmer le léger picotement né de notre gourmandise convenablement punie.
Mais voilà : "dans le feu de l'action", emporté par le bonheur provoqué par des millions de buts réalisés sous nos yeux (enfin, sous ceux des autres parce que moi j'ai tout raté ou presque) on se laisse aller à notre nature [la plus basse].
Et la nature vous rattrape toujours [surtout la plus basse].
Ainsi, un matin (généralement le lendemain), vous vous retrouvez "comme par miracle" à quémander le moindre renseignement pouvant vous donner la plus petite idée d' "Où se trouvent ces put... de toilettes !!!!!" auprès de techniciens de surface de la gare Perrache, oubliant l'horaire de votre bus (mais après tout de même que l'image confuse de toilettes embarquées dans les bus 55 vous soit apparue dans une bouffé de délire gastrique alors que vous hésitiez entre respecter votre timing au risque de vous faire piéger dans la circulation sans sac plastique ou vous lancer dans une course folle; pas trop rapide la course, faut pouvoir serrer les fesses). Vous foncez. Rien n'existe à part votre sphincter et vous, sauf peut être - c'est même le centre du monde à ce moment précis - les petites pancartes supportant le symbole des toilettes si joliment présenté sur fond violet s'enchaînant (vous l'espérez de toute votre âme) jusqu'à la cuvette libératrice. C'est fou comme la signalétique peut prendre une place importante dans votre vie dans certaines conditions.
Bref, bien que n'aimant pas trop trop le foot, il est certain qu'une soirée "match" sera à renouveler d'ici peu. Mais promettez-moi, tous, solennellement, de ne PAS prononcer en ma présence les mots PIMENT et DOUX.


Al.


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