N'Earthworking

Bourg Saint Maurice, de votre correspondant savoyard

Une nouvelle discipline nedved est née !

Le N'Earthworking fait déjà fureur dans toute la vallée de la Tarentaise où, propagée par quelques peyseuraux éclairés ayant délaissé leurs habituelles peleteuses et autres camions bennes, il envahit les jardins, les cours d'école, les boulodromes, les airs de picniques et même, oh ! comble de la réussite dans le pays de l'or blanc, les pistes de ski hors saison transformant ces immondes ballafres défigurant la montagne en formidables terrain d'aventure à faire pâlir d'envie le plus blazé des fils de Chef de Clinique Suisse d'Arc 1900 au volant de son nouveau 4x4.

Né il y a à peine quelques semaines des divagations bricolardes de quelques énergumènes se rattachant à une obscure secte néo-anarchiste auto-batisée « les nedveds » (ça ne s'invente pas), cette discipline a en effet rapidement essaimée dans toutes les stations de montagnes et autres amicales de sapeurs pompiers pour finir par séduir les responsables pédagogiques de la section sport étude de la ville de Moutier, bien connu pour leurs compétences en matière de veille informationnelle.

Il n'aura fallu que deux demi-journées de pluie aux heureux créateurs de cette discipline, sensées être employées à finir les quelques menus travaux au sien du futur centre UCPA des Lanches, pour faire naître et formaliser les principes de bases de ce que d'aucun prévoient comme la surprise du programme des prochains Jeux Olympiques d'été de 2012 (des sources bien informées ont laissé entendre que les droits de retransmission s'arrachait déjà à coup de chèques de plusieurs millions d'euros entre les grand networks).

Le principe de base est infiniment simple, puisqu'il consiste à excaver un volume de terre donné à l'aide d'ustensiles de la vie courante : un pelle, un pioche, une barre à mine, des bassines, des sauts et une brouette, et ce en un minimum de temps.
un sport près du terroir
Afin de pimenter l'action et de permettre aux membres des différentes équipes de donner le meilleur d'eux mêmes, le volume de terre à excaver, convenablement tassé par plusieurs générations de sabots de ruminants et autres bergers des montagnes, est situé largement en dessous du niveau moyen du sol et agrémenté de nombre cailloux et autres blocs de rocher encastrés les uns dans les autres en un inestricable réseau transformant le tout en un ce que certains géologues pourraient nommer un pouding (mais l'Union Internationnale de Géologie et Géophysique vient très récemment de constituer un groupe de travail formé des meilleurs spécialistes en pétrologie et sédimentologie afin de redéfinir intégralement le classement actuel des roches suite à un essai infructueux ayant visé à intégrer ce type de substrat au sein de la classification jusqu'alors employée).
un sol meubl, ou presque

Mais tout le charme du N'Earthworking provient de sa seconde compensante, à savoir l'environnement dans lequel le jeux, ou le sport comme l'on voudra, prend place. Il convient en effet, pour suivre les règles désormais reconnues internationalement, de disposer d'un local voûté, bas à très bas de plafond, d'un éclairage d'affaillant et, et nous insistons sur ce dernier point auprès des éventuels lecteurs désireux de s'initier à la maison avant de s'intégrer à un goupe amateur ou à un club départemental, de minimiser la taille du passage permettant de sortir les sauts (ou les bassines, selon les différentes écoles de pratiques) de l'interieur du local vers l'extérieur à une hauteur de un mètre et cinquante trois centimètres précisément, l'ajustement précis pouvant se faire, en suivant la tradition, à l'aide d'une planche en bois placée en travers du passage au niveau du sol.

Ce qui peut sembler après une première analyse quelque peu rustre et totalement inintéressant, voir totalement arriéré se transforme rapidement en un jeux duquel le débutant comme le pratiquant confirmé à du mal à se détacher; il est à noter qu'il est particulièrement déconseillé par les pratiquants experts et les médecins du sport de pratiquer le earthworking seul et sans surveillance, voir après avoir mangé une choucroute ou un cassoulet
très meuble un sport d'équpe.une communauté de vie

Les débutants s'amuseront immédiatement en se familiarisant avec le maniement des pelles, pioches, et sauts, ce qui leur vaudra déjà de nombreuses heures de plaisirs et de grandes et belles ampoules.
Les pratiquants plus avancés s'auront quant à eux apprécier la barre à mine, instrument virile et vivifiant qui ne les laissera jamais tomber fasse à une pierre retorse ou un pan de terre à faire tomber, ou les cuvettes, qu'ils prendront soin d'envoyer « à la n'Alain », ou, mieux et si leur physique leur permet, « à la n'Marc » (ce qui leur vaudra alors la joie de voir une belle bonne grosse et bien lourde cuvette de terre et de cailloux parcourir en une courbe parabolique trois à quatre mètres de distance avant de massacrer la brouette tout en confectionnant, magie de la physique des états granulaires tant appréciée par notre très regrerré Pierre-Gilles de Gennes, un magnfique petit château digne des plus belles sculptures de bambin sur la plage du Touquet).
la récompense d'un bonne partie de n'earthworking

Bref, vous l'aurez compris, j'ai moi même succombé à la tentation et me suis lancé dans l'aventure; je ne peux que vous enjoindre d'en faire autant...tout en vous conseillant de disposer d'un bon ostéopathe conventionné dans votre quartier.

De votre envoyé spécial,
Bourg Saint Maurice