Les Nedveds en kiosque !
.by Nedved Lamartine


Eh ouais, les nedveds sont si forts que y'a même des magazines qui prennent le risque de publier leur prose. On pourrait faire la liste interminable des parutions de Nedved Nico mais pfoulala ça serait bien long, alors voici le seul article jamais publié par Nedved Manu, dans le Skieur n°45 d'avril / mai / juin 2003:


LA FOLLE HISTOIRE DU SKI

(euh, en fait seul le titre n'est pas de moi mais de chez qqn de chez Skieur, moi au début je l'avais appelé "SKISTORY" mais juste après que j'ai envoyé le texte à Skieur, et avant qu'il ne paraisse, Ski Sessions sortait un n° avec un autre article - passionnant au demeurant - qui s'appelait pareil ! Les p'tits gars de chez Skieurs ont donc trouvé un autre titre tout bien comme tout!)

L'histoire du ski est longue et originale, peuplée de stars anonymes et d'inconnus célèbres. Etes-vous sûr de bien la connaître?

A vrai dire, on ne sait dater véritablement avec précision le début de l'ère du ski. Il ne semble pas que les dinosaures aient été de grands skieurs, puisque ce serait le froid qui aurait conduit à leur extinction. De même les singes préférant vivre dans les arbres n'ont sûrement jamais eu l'occasion d'aller mettre les pattes sur une piste pour découvrir ne serait-ce que le chasse-neige.

Les historiens préfèrent donc s'en tenir aux premiers documents relatant de manière certaine les glissades de nos anciens pour dater le début de l'ère du ski: cela nous mène vers 1000 av. J-C.
A cette époque le ski est un sport tout nouveau et les team-riders du roi Salomon mettent le feu à la Mésopotamie, à l'Egypte et à tout le Moyen-Orient en organisant des tournées de démonstration. Talentueux mais peu respectueux de leur roi (ils transgressaient le protocole en osant se présenter ainsi: "Ouais, c'est nous les riders de Salomon…"), ils finirent tous précipités dans une crevasse.
L'histoire cependant avance, les skieurs gagnent en technique et l'organisation de compétitions se rode. Lors des Jeux Olympiques de Jérusalem, un certain Jean-Claude Killus (Ski-club Bethléem) remporte à la fois la descente tracée dans la redoutable face nord du Mont des Oliviers, le grand slalom entre les paniers de dattes et le petit slalom entre les amphores d'huile. C'est un exploit retentissant, et en hommage à Jean-Claude on décide de choisir la date phare de sa triple victoire pour faire débuter le calendrier. C'est donc l'an 0 de l'histoire, et par la suite on aura l'habitude de compter les dates en disant en l'an XXX av. ou ap. J-C.
Les romains marquent aussi à leur manière l'antiquité du ski. Ils inventent un cruel divertissement, le skieur-cross: des esclaves dont la vie était condamnée étaient précipités ensemble dans une course dont seul le vainqueur était gracié. Evidemment, tous les coups de lattes et de bâtons étaient permis.

Puis vient le Moyen-Age. C'est une belle époque: il fait froid, il neige beaucoup, les gens sont heureux. Jeanne d'Arc chasse les anglais qui commençaient à s'y croire un peu trop chez eux à Chamonix, tandis que le mag de ski teuton " Guten Berge " invente l'imprimerie pour éviter de devoir recopier à chaque fois à la main les numéros publiés.
En 1492 ap. J-C, Christophe Collomb-Patton aimerait bien aller rider les mythiques sommets de l'Inde. Mais la route est longue et il pense que ça serait plus court par l'ouest. Il décide donc de construire une gigantesque prise d'élan depuis le sommet du Pic du Midi jusqu'aux bords de l'Atlantique. Il prend beaucoup de vitesse, réalise le plus fantastique water-slide de tous les temps et découvre l'Amérique. C'est l'émerveillement: des snow-parks à profusion, entretenus comme jamais on ne l'avait vu.
Mais l'Europe n'est pas en reste. C'est désormais la Renaissance. Un certain Léonard de Vinci invente l'hélicoptère. Finis les sauts droits! Léonard et ses hélicoptères font sensation lors des soirées Air & Mix organisées à la cour de François 1er.

Mais ces bons moments ne durent pas et le peuple français se révolte en 1789 ap. J-C contre son roi. En effet, alors que nobles et clergé disposaient du privilège de faire les premières traces dans la peuf les lendemains de chute de neige, le tiers-état n'avait lui que le droit d'utiliser des kickers à péage. C'était trop injuste et le peuple fait donc une révolution. C'est l'époque des sans-culottes. Ahah, n'allez pas croire que ces mecs allaient skier sans caleçons. Non en fait ils portaient des pantalons tellement larges qu'on avait l'impression qu'ils allaient tout perdre et se geler le cul dans la neige. C'était un style…
Puis survient un gars qui se met à gagner tous les coupes d'Europe de ski alpin: Austerlitz, Iéna, Wagram… il écrase à chaque fois les Autrichiens! Avec ses primes de courses, il s'achète un super duplex à Verbier et on l'appelle Bon' Appart. Il finit cependant par se prendre une bonne boîte sur une mauvaise réception à Waterloo, mais ses sponsors lui construisent quand même deux arcs de triomphe avec le nom de ses victoires en plein Paname.

Au XIXème siècle, c'est la révolution industrielle. Les premières locomotives à vapeur apparaissent et sont bien pratiques pour aller skier le week-end. L'extraction du charbon permet de fabriquer des kilomètres de handrails. Le ski se démocratise, de grandes stations avec de jolies cheminées au charme bien alpin et de super terrils avec pentes à 50° voient le jour au Creusot, à St Etienne et dans le nord de la France. Jules Ferry invente les skis-club gratuits, laïques et obligatoires pour donner de bonnes bases techniques à tous et les frères Lumière tournent les premières vidéos.
Mais le XIXème siècle est aussi marqué par une série de révolutions et de luttes qui trouvent leur point d'orgue en 1914 ap. J-C. Des snowboarders belliqueux déclenchent une avalanche, et l'épouvantable jeu des alliances entre tous les gens qui en ont deux (fondeurs, sauteurs, télémarkeurs, snowbladers, skieurs alpinistes, etc.) lance la plus grande bataille de boules de neige de tous les temps. Les snowboarders finissent par capituler, mais les conditions de la reddition sont si humiliantes (parcage en snowparks, interdiction de fréquenter certaines stations…) qu'une deuxième grande bataille de boules de neige est organisée. Les skieurs ont-ils retenu la leçon de ces sombres années? On ne saurait trop dire. Partout les batailles de boules de neige continuent à faire des victimes.

En France néanmoins l'élection du chef des skieurs se fait selon un processus plus démocratique que lors des temps antiques. Chacun peut y participer! Il suffit de s'inscrire au Derby de l'Elysée. Mais attention, le Derby de l'Elysée se déroule dans l'austère face nord de Montmartre, uniquement desservie par le funiculaire du même nom. C'est un terrain de haute montagne réservé aux personnes expérimentées, d'ailleurs une liste de 500 signatures de pulls rouges est nécessaire pour attester de son niveau. Après, c'est lâche-toi mon gars… Les deux premiers arrivés en bas s'affrontent ensuite dans une épreuve de bosses en duel, et celui qui déchaîne le plus le public est sacré chef des skieurs pour 5 ans.
En 2002, les deux favoris étaient Joe Spin (Ski-club Ste Gabelle) et Jacquoz (Corrèze Crew represent!). Mais suite à une grossière erreur de fartage de Joe Spin, c'est un ours polaire qui concourre en finale aux côté de Jacquoz. Ce dernier balance son trick fétiche dans l'ultime run, le retournage de veste en plein vol, et remporte haut la main la compétition.
En Amérique, tout est différent. Au XIXème siècle, la découverte de l'Alaska et de ses immenses pentes immaculées provoque un exode sans précédent. C'est la ruée vers l'or blanc. Les américains deviennent très disjonctés et mis à part un certain Abraham Lincoln qui devient chef des skieurs en passant un saut auquel il donne son nom, les jeux de pouvoir sont obscurs et toujours mêlés à de vilains complots. La-bas, ce sont les vidéos d'Hollywood et les Jeux du X qui font la loi et qui désignent le chef des skieurs pour la saison en cours.

Les héros du ski ne sont pourtant pas toujours des skieurs eux-mêmes. Albert Einstein n'était pas un freestyler de renom, mais doué de la comprennette il intègre le centre de recherche Atomic et démontre avec une formule très compliquée que l'énergie du skieur est égale au produit de sa masse par le carré de sa vitesse. Grâce à ses travaux les skieurs comprennent donc que pour monter haut dans le pipe, mieux vaut privilégier la prise de vitesse que la tartiflette.

Et maintenant, où va l'histoire ? Vers un ski toujours plus physique (merci la gonflette et les piquettes), plus technique (merci le matos) et plus courageux (merci la caméra) ? Tout est possible, à chacun selon son ambition, sa fantaisie ou son entraînement. Mais Killus l'avait dit, ceux qui auront mal skié leur vie durant finiront punis dans la chaleur éternelle et sans neige de l'enfer…


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